Après les bouddhas de Bâmiyân, dynamités par les talibans en 2001, après la cité antique de Palmyre en Syrie, partiellement ravagée par Daech en 2015, assistera-t-on dans quelques semaines, quelques mois, à la destruction par des bombes américaines de Persepolis ou du palais du Golestan, deux joyaux iraniens classés au patrimoine mondial de l’Unesco ? La question peut paraître saugrenue, absurde, voire insultante pour l’armée américaine. C’est pourtant Donald Trump lui-même qui l’a mise sur la table, en menaçant explicitement de s’en prendre à des sites symbolisant la «culture iranienne».
Face à l’indignation suscitée par cette menace, qui constituerait un crime de guerre, et malgré l’engagement du secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, que les Etats-Unis agiraient «légalement», le milliardaire a renchéri dimanche soir. «On leur permet de tuer les nôtres. On leur permet de torturer et mutiler les nôtres, on leur permet d’utiliser des bombes pour faire exploser les nôtres. Et on n’a pas le droit de toucher à leurs sites culturels ? Cela ne marche pas comme ça», a-t-il déclaré à la presse à bord de l’avion présidentiel qui le ramenait à Washington.
«La menace de Trump de s’attaquer à l’héritage culturel de l’Iran démontre son mépris insensible pour le droit international, a déploré Andrea Prasow, directrice de l’ONG Human Rights Watch à Washington, dans un communiqué. Que ce soit en refusant de condamner l’assassinat particulièrement brutal du dissident saoudien Jamal Khashoggi ou en accordant le pardon présidentiel à des criminels de guerre condamnés, Trump a montré qu’il n’a guère de respect pour l’inclusion de la défense des droits humains dans la politique étrangère des États-Unis.»
«La menace de Trump de s’attaquer à l’héritage culturel de l’Iran démontre son mépris insensible pour le droit international, a déploré Andrea Prasow, directrice de l’ONG Human Rights Watch à Washington, dans un communiqué. Que ce soit en refusant de condamner l’assassinat particulièrement brutal du dissident saoudien Jamal Khashoggi ou en accordant le pardon présidentiel à des criminels de guerre condamnés, Trump a montré qu’il n’a guère de respect pour l’inclusion de la défense des droits humains dans la politique étrangère des États-Unis.»
«Le secrétaire à la Défense Mark Esper et le chef d’état-major des armées Mark Milley devraient affirmer publiquement que les Etats-Unis respecteront leurs obligations légales en période de conflit armé, souligne sur le site Lawfare John Bellinger, ancien avocat du département d’Etat entre 2005 et 2009. Ils devraient aussi, en privé, instruire le président Trump sur les obligations légales qui régissent l’usage par les Etats-Unis de la force militaire.» Dans la nuit de lundi à mardi, le patron du Pentagone a contredit Trump, sans le nommer : «Nous respecterons les lois des conflits armés», a déclaré Mark Esper.