Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies mardi soir, le Mali a une nouvelle fois1 accusé la France de violer son espace aérien et de livrer des armes à des islamistes. Des accusations catégoriquement rejetées par Paris.
Le ministre des Affaires étrangères du Mali a déclaré mardi 18 octobre que le gouvernement de transition exercerait son droit à se défendre si la France continuait à porter atteinte à la souveraineté et à la sécurité nationale de son pays. Abdoulaye Diop, qui s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, a renouvelé les accusations portées contre Paris, selon lesquelles la France aurait violé l’espace aérien malien et livré des armes à des combattants islamistes. La France a nié ces accusations.
« Il faut qu’une réunion spécifique du Conseil de sécurité soit organisée, afin de nous permettre de présenter les preuves des actes d’espionnage et de déstabilisation menés par la France », a dit Abdoulaye Diop semblant ignorer que la France qui dispose d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU pourrait user de son droit de véto pour contrer toute action diplomatique qui mettrait ses intérêts en danger.
« Le gouvernement malien se réserve le droit de se défendre si la France continue de porter atteinte à la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité nationale de notre pays », a-t-il ajouté. L’ambassadeur français auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière, s’est insurgé contre des accusations « diffamatoires » et a défendu l’intervention française au Mali, affirmant que la France n’avait jamais violé l’espace aérien malien.
Avec Reuters
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Notes:
- Quarante-huit heures après le retrait des dernières troupes de la force Barkhane mi-août, le chef de la diplomatie malienne avait fait savoir, par voie de presse, qu’il comptait saisir l’ONU suite, selon lui, à de fréquentes violations de l’espace aérien de son pays par l’Armée de l’Air et de l’Espace. Il avait rappelé que celui-ci se réservait même « le droit de faire usage de la légitime défense » menaçant ainsi d’abattre d’éventuels avions français qui viendraient à survoler le Mali.