Pendant une semaine, du 06 au 12 octobre, Montpellier devient le théâtre d’un dialogue vivant entre l’Europe et l’Afrique. Plus de 300 artistes, penseurs, scientifiques, sportifs et entrepreneurs se réunissent pour célébrer le mouvement qui rapproche les personnes et les cultures : celui des corps, des idées et de l’innovation. Expositions, spectacles, débats, battles et concerts : cette deuxième édition de la Biennale Euro-Africa invite à la créativité, aux engagements et aux passerelles entre les continents.


 

Depuis l’accueil du Sommet Afrique-France en 2021, Montpellier inscrit son engagement euro-africain dans la durée. En 2023, la première Biennale Euro-Africa avait réuni plus de 30 000 spectateurs : un ancrage fort, appelé à s’amplifier.

Cette année, la Biennale donne toute sa place aux voix des diasporas et aux acteurs du territoire, porteurs de récits, d’initiatives et de visions nouvelles. Elle met à l’honneur les cultures africaines contemporaines dans leur diversité et leur créativité, tout en favorisant les coopérations concrètes entre l’Europe et l’Afrique, notamment dans les domaines de la recherche, de l’innovation et du développement durable.

Avec plus de 100 événements répartis dans une quarantaine de lieux à travers Montpellier, cette édition affirme sa volonté de renforcer les liens culturels, économiques, scientifiques et institutionnels entre les deux continents.
Tout au long de la semaine, un plateau média viendra prolonger les échanges, documenter les rencontres et faire résonner les multiples voix de la Biennale.

Revenons sur les temps forts de cette programmation généreuse, festive et largement gratuite, ouverte à tous les publics.

 

Cirque et théâtre en dialogues interculturels

Lundi 06 octobre à 20h, au Corum : L’inauguration de la Biennale est le spectacle de cirque Yé ! de la compagnie guinéenne Circus Baobab qui invite à prendre soin de la nature et de l’avenir.
Corum, Place Charles de Gaulle

Mercredi 08 octobre :
– 18h
, à la Salle Pétrarque : Le théâtre-forum interactif « Le Sud développe le Nord » invite les spectateurs à imaginer une Europe effondrée où l’Afrique joue le rôle de bailleur de fonds pour permettre son développement.
Salle Pétrarque, 2 place Pétrarque

– 19h, à La Bulle Bleue : La pièce de théâtre togolaise Au paradis les femmes ne pètent pas de la compagnie Dadobo Kreativ est un huis clos poétique autour de problématiques géopolitiques actuelles.
La Bulle Bleue, 285 rue du Mas de Prunet

 

Performances et créations entre danse et mode

Jeudi 09 octobre à 18h, au Parc Sophie Desmarets : Siaka Coulibaly est un chorégraphe burkinabé, formé à EPSE danse, qui a mené des ateliers avec des mineurs non accompagnés. Sa performance Soubwéré est un solo qui questionne ce qui fait lien, ce que l’on construit et nourri pour un lendemain meilleur.
Parc Sophie Desmarets,
1069-1179 Av. de Heidelberg

Vendredi 10 octobre à 18h, et à 20h
et Samedi 11 octobre à 18h
à l’Agora de la danse : La création Un lointain si proche du chorégraphe burkinabé Salia Sanou met en dialogue des danseurs camerounais, la musicienne Ange Fandoh et le vidéaste Nicolas Clauss.
Agora de la danse, 18 rue Sainte Ursule

Samedi 11 octobre :
– 15h
, à l’Esplanade Charles de Gaulle : « Urban fashion show » est un défilé de mode botswanaise, marocaine et camerounaise sur l’espace public.
Esplanade Charles de Gaulle,
8 Avenue du Pont Juvénal

17h30, à la Maison pour Tous Albert Camus : Les contes de Soundjata Keïta est un spectacle qui mêle conte, balafon et danse pour raconter l’histoire du Mandingue, cette empire séculaire Africain qui s’étendait entre le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Maison pour Tous Albert Camus,
118 All. Maurice Bonafos

19h, à Arts Fabrik : In a corner the Sky Surrenders est un solo crée par la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin en 1994 à New-York qui raconte la vie des SDF et leurs mécanismes de survies (5 euros).
Arts Fabrik, 910 Mas de Gentil, Combaillaux

 

Afrobreak et sports urbains en scène

Vendredi 10 octobre à 17h, et à 18h, à l’Esplanade Charles de Gaulle : « Team Africa vs Team Europe – Battle d’exhibition / afrobreak », c’est du breaking par deux « dream teams » internationales.

Samedi 11 octobre à 13h30, et à 18h30, à l’Esplanade Charles de Gaulle : « Battle continental 2 vs 2 – Afrobreak international », c’est deux danseurs, chacun issu d’un continent différent, qui unissent leurs forces pour former une alliance inédite.

Dimanche 12 octobre à 11h30, et à 15h30, à l’Esplanade Charles de Gaulle : « Battle 7 – to-smoke – Breaking Afrobreak international », c’est une compétition légendaire qui réunit huit breakers de haut niveau venus des deux continents où battle après battle, à un contre un, chaque victoire rapporte un point. Le premier à atteindre 7 points, ou celui qui en totalise le plus à la fin du temps imparti, sera sacré Champion 7 – to-Smoke d’AfroBreak International.

La programmation comprend également des tournois de basket, notamment le samedi 11 octobre de 10h à 18h, à l’Esplanade Charles de Gaulle, et de football.

 

Musiques traditionnelles et électro

Jeudi 09 octobre à 20h, au Théâtre Jean Vilar : La chanteuse gabonaise Pamela Badjogo est dans le registre afro-pop, highlife1 façon bantoue teinté d’une touche jazzy. Elle nous plonge dans l’effervescence des nuits agitées d’Afrique centrale, pimentées de textes servant les causes féministes.
Théâtre Jean Vilar,
155 Rue de Bologne

Samedi 11 octobre de 16h à 22h, au Parc Clémenceau : Pinata Radio propose un Open air avec des artistes locaux et internationaux.
Parc Clémenceau,
22 Avenue Georges Clémenceau

Dimanche 12 octobre à 17h, au Jam : Le groupe touareg Tartit originaire de Tombouctou a été créé en exil entre les camps de réfugiés mauritaniens et burkinabés en 1995. Il chante l’amour, la paix et la condition politique du peuple touareg (8 euros).
Jam,
100 Rue Ferdinand de Lesseps

Dimanche 12 octobre à partir de 16h, à la Halle Tropisme : Les invités de la scène électronique de Pinata Radio venus de Norvège, Rwanda, Ghana et Maroc proposent une closing party.
Halle Tropisme,
121 Rue Fontcouverte

 

Explorations du jeu vidéo, animation et BD africains

Lundi 06 octobre à 14h, et à 16h, à l’Université Saint-Charles : Rencontre autour du jeu vidéo africain.
Université Saint-Charles, Rue du Professeur Henri Serre

Mardi 07 octobre à 9h, et à 12h, à l’Université Saint-Charles : Rencontre autour de l’animation et du webtoon africain.

Mercredi 08 octobre à 17h, et à 19h, à la Librairie En trait libre : Rencontre autour de la BD africaine.
Librairie En trait libre, 1 rue Voltaire

Ces rencontres entre universitaires, artistes et acteurs culturels propose de mieux connaître les secteurs du jeu vidéo, de l’animation, du webtoon et de la bande dessinée africaine en présentant les contextes permettant cette production (les formations, les modes de diffusion, les modèles économiques pour les auteurs, les marchés africains, européens et diasporiques…) ainsi que les questions d’ordre plus esthétique (styles graphiques, types de narration, imaginaires et représentations autour des Afriques…).

 

Rencontres, littérature et festival Africiné

Lundi 06 octobre à 18h, au Corum : Rencontre avec l’auteur sud-africain Albie Sachs, figure emblématique de la lutte contre l’apartheid autour de son œuvre Notre histoire mérite une fin heureuse. Journal de prison, Afrique du Sud, 1963.

Jeudi 09 octobre à 19h, à la Maison des relations internationales : « Des voix qui bousculent : citoyens africains et démocratie en marche » explore la manière dont la jeunesse africaine refuse de rester spectatrice face aux dérives autoritaires en cours sur le continent. Comment artistes, sportifs, opérateurs culturels construisent les mouvements citoyens et démocratiques de demain ?
Maison des relations internationales, 14 rue Descente en Barrat

Dimanche 12 octobre à 16h, au Musée Fabre : Lectures poétiques des textes de Léopold Senghor sur le travail de Pierre Soulages, proposées par le Musée Fabre et la Maison de la poésie.
Musée Fabre, 39 Boulevard Bonne Nouvelle

Du lundi 06 octobre au samedi 11 octobre : Le festival Africiné Occitanie donne à voir une riche programmation avec une compétition de films court-métrage, long et animation, ainsi que des tables rondes, masterclass et débats.

 

Dix expositions entre mémoire et création contemporaine

Mardi 07 octobre à 18h30, à l’Hôtel d’Aurès : Vernissage de l’exposition « Refuge, ce qui reste » par l’artiste franco-marocaine Sanaa Mejjadi, installée à Montpellier depuis 2009. À travers des installations de tissage, elle questionne la mémoire, explore l’invisible et les bagages que l’on réalise posséder au cours de la vie.
Hôtel d’Aurès, 14 rue Eugène-Lisbonne

Mercredi 08 octobre à 18h, à la Halle Tropisme : Vernissage de l’exposition « Mix and match » de la fondation béninoise Zinsou qui convoque des œuvres d’une vingtaine d’artistes contemporains des quatre coins de l’Afrique, reconnus internationalement ou émergents. L’usage également du textile.

Jeudi 09 octobre à 18h, à L’art est public : Vernissage de l’exposition « L’art de la résistance » du street artiste et calligraphe marocain Demaone qui met en tension créations et résistances, gestes de la rue et ceux du cœur.
L’art est public, 475 Avenue du Comté de Nice

Vendredi 10 octobre à 18h, à la Halle Tropisme : Vernissage de « La nuit des ateliers » où de nombreux artistes africains composent avec les artistes résidents de Tropisme. Le public est invité à déambuler dans une trentaine d’ateliers où seront proposé arts visuels, défilés, performance, DJ set…

 

Le Congrès pour un avenir durable

Lundi 06 octobre et mardi 07 octobre : Le Congrès c’est 5 plénières, 16 tables-rondes, 850 congressistes, chercheurs, ONG, entrepreneurs, institutionnels et acteurs de la société civile venus des deux continents pour entamer une réflexion, chercher des solutions aux problématiques d’eau et de changement climatique, d’agroécologie et de désertification, et promouvoir une approche One Health2.

La Biennale Euro-Africa 2025 est plus qu’un simple rendez-vous culturel, c’est une célébration vivante du lien entre deux continents, un appel à la créativité, au dialogue et à l’action commune. Amateur d’art, de sport, engagé dans le développement ou simplement en quête de découvertes, cette semaine vous offre une porte ouverte sur des mondes en mouvement pour imaginer un futur partagé.

Sapho Dinh

 

Photo de gauche à droite : Siaka Coulibaly (chorégraphe), Sanaa Mejjadi (plasticienne), Hounhanou Ilboudo Valere (président de Africinéma), Clare Hart (vice-présidente de Montpellier), Michaël Delafosse (maire de Montpellier), Vincent Cavaroc (directeur de la Halle Tropisme), et François Pierrot (vice-président de l’Université Montpellier). Crédit : Cécile Marson

Notes:

  1. Le highlife est un genre musical populaire d’Afrique de l’Ouest, notamment du Ghana et du Nigéria. Il s’agit d’une fusion de musique traditionnelle africaine avec du jazz, du funk et d’autres influences .
  2. L’initiative One Health, née au début des années 2000 promeut une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale, aux échelles locales, nationales et planétaire.
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Titulaire d'un master en anthropologie, je me suis penchée sur les questions de migration et de transmission culturelle par le recueil de récits de vie. Mon travail a porté sur les identités vécues de femmes sibériennes. Afin d'ouvrir un dialogue avec les citoyen.ne.s, j'ai par la suite assuré la fonction de médiatrice auprès des publics dans le cadre d'un festival de danse contemporaine réunissant des artistes de différents pays d'Europe de l'Est. La pratique journalistique répond à mon désir de découverte, de partage, de réflexion commune pour rendre visible en usant de différents supports et modes de langage.