L’étude « Consommation française de produits agricoles importés : quels impacts, quelles solutions ? » montre l’urgence d’un changement de modèle et la nécessité de régulation.


 

Cette étude inédite menée par le BASIC pour Greenpeace France, l’Institut Veblen et Max Havelaar France révèle l’impact massif des importations agricoles à destination de la France sur les droits humains et l’environnement. Elle passe au crible 13 grandes filières d’importation en fonction de leurs émissions de CO₂, de leur impact sur la déforestation, de leur recours au travail des enfants ou encore du niveau de vie des producteurs.

Derrière des produits du quotidien comme le cacao, le café, le riz, la banane, l’huile de palme ou encore la vanille, se cachent des réalités préoccupantes pour les populations, les écosystèmes des pays producteurs et le climat. Face à ces constats, la mise en œuvre des réglementations européennes du Pacte vert visant justement à renforcer les exigences pour les produits importés sur le marché européen, apparaît comme une urgence ! Pourtant, le débat bat son plein pour baisser leur ambition avec la proposition du paquet omnibus et la course pour signer l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur1.

 

La face cachée de nos aliments importés. Crédit Photo Ulet Infansasti Greenpeace

L’analyse approfondie des impacts environnementaux et sociaux des principales filières d’importation agricoles françaises confirme la nécessité d’adopter et de mettre en œuvre de façon efficace des réglementations plus ambitieuses couvrant les chaînes de valeur concernées.

 

Bientôt des règles renforcées pour l’accès au marché européen ?

L’UE a justement commencé à rehausser plusieurs exigences d’accès à son marché pour bannir certaines pratiques avec l’adoption en 2023 et 2024 d’un règlement sur la déforestation. Un examen approfondi de ces nouvelles réglementations à l’aune de la boussole de durabilité* mise au point par le BASIC indique qu’elles sont de nature à prévenir certaines violations des droits humains et atténuer certaines dégradations environnementales identifiées dans ces filières. Leur efficacité dépendra évidemment des efforts déployés au moment de leur mise en œuvre effective et de leur contrôle.

 

 Greenpeace, l’Institut Veblen et Max Havelaar appellent les décideurs à :

→ Appliquer rigoureusement les textes européens RDUE (Règlement européen sur la déforestation), CS3D (Directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises) et Règlement Travail Forcé, sans délai et les détricoter ;

→ Rejeter l’accord UE-Mercosur, incompatible avec les objectifs européens en matière de justice sociale et climatique ;

→ Soutenir activement la certification écologique, sociale et équitable des importations françaises dans les denrées sensibles.

 


* La boussole de durabilité est un
outil créé par le BASIC sur la base du
donut de Kate Raworth qui part des
limites planétaires identifiées par les
scientifiques et la satisfaction des
besoins essentiels des individus. Le
donut représente ainsi visuellement
l’espace sur et juste pour l’économie,
entre le plancher social et le plafond
écologique.

 

Notes:

  1. Certaines des composantes de l’accord pourraient affaiblir les avancées, puisque les pays du Mercosur pourraient porter réclamation contre certaines réglementations de l’UE qui impacteraient les échanges commerciaux, en demandant des ajustements sans lesquels les droits de douanes seraient rehaussés