La poésie de la méditerranée entre sur les places et dans les rues de Sète avec le Festival Voix vives qui a débuté vendredi. Un grand moment de rencontres où se croisent les poètes venus de toutes les rives pour un fulgurant brassage exposé aux sens de tous, jusqu’au 26 juillet.


 

Les mots qui glissent dans l’espace public, les vérités qui filent à travers les rues, les regards qui se croisent de jour et de nuit, Voix Vives est une fête où le culte des nations et les rhétoriques boursouflées laissent place à la diversité sensible du monde vivant méditerranéen. Le festival refonde un espace où l’oralité accourt secourir nos cités en péril. Via les poètes en présence, Voix Vives dispense amour, tristesse, fraternité, plaisir, rire… On peut y vivre et y respirer à contre-jour des désastres, des injustices et des peurs dont la méditerranée est tout aussi prodigue.

Que vaut la voix des poètes dans la situation historique que nous traversons ? « Défendre la poésie, la rendre accessible au plus grand nombre, à tous, ne cesse de relever d’une gageure dans un environnement sociétal qui laisse si peu de place à la voix des poètes, dont les préoccupations majeures demeurent si souvent étrangères à l’humain. L’humain qui pourtant devrait être au cœur de toute chose, de toute réflexion, de toute décision prise. »

Ce propos introductif de la directrice du festival, Maïthé Vallès-Bled, résonne étrangement avec la déclaration du président de la République prononcée il y a cinq ans (avril 2019) « Je veux mettre l’humain au cœur de ma politique. (…) l’humain au centre des priorités du pays et des politiques à venir. » Un rapprochement qui renvoie au sens et à la valeur des mots dans le rapport entre poésie et politique. Ceux qui constituent les EDL (éléments de langage) que l’on utilise comme des formules préétablies dans le domaine de la communication politique, de la vente et de la publicité, et ceux des poèmes mûrement choisis par leurs auteur.e.s.

Peut-être existe-t-il une énorme zone d’ombre dans laquelle seules les poètes peuvent pénétrer, pour percevoir l’immensité et la complexité de l’humain… Ils et elles sont en capacités d’allumer une faible flamme qui nous permet de voir cette dimension fragile qui est en nous et de ne pas l’oublier.

Jean-Marie Dinh


La Manifestation

Du 19 au 26 juillet, le Festival Voix Vives, propose 8 jours de découverte et de partage de la poésie à suivre en mode marathon ou dilettante. Vendredi, lors du concert d’ouverture, environ la moitié des poètes du festival ont eu l’occasion de s’exprimer, créant une ambiance poétique et inspirante.

Nombreux poètes venus de toute la Méditerranée, entourés de conteurs, musiciens, comédiens, chanteurs…
Nombreux pays : toutes les cultures méditerranéennes représentées.
Plus de 600 rendez-vous poétiques et musicaux pour tous les publics – Accès gratuit.
Près de 80 rendez-vous quotidiens (chaque jour de 10h à minuit).
Des actions envers tous les publics :
Pendant le festival, nombreux ateliers d’écriture pour toutes les générations (80 ateliers), lectures et rencontres en langue des signes, actions en direction des publics jeunes et des quartiers avec des associations socio-culturelles, rencontres poètes/adolescents.

Plus de 110 éditeurs présents sur le Marché du livre et de la poésie.
Des publications : Anthologie du Festival (partenariat avec les éditions Bruno Doucey), deux recueils consacrés à deux poètes invités (partenariat avec les éditions Al Manar), programme du festival (176 pages).
De nombreux lieux dans la ville investis par le Festival (rues, places, jardins, port, bateaux…).
Des spectacles, des concerts (seul 1 concert accès payant, le spectacle exceptionnel Hommage à Claude Nougaro du 23 juillet au Théâtre de la Mer. Tous les autres accès sont gratuits.
Des animations de rue, des guinguettes…

Tout le programme

 

 

 

 

 

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Après des études de lettres modernes, l’auteur a commencé ses activités professionnelles dans un institut de sondage parisien et s’est tourné rapidement vers la presse écrite : journaliste au Nouveau Méridional il a collaboré avec plusieurs journaux dont le quotidien La Marseillaise. Il a dirigé l’édition de différentes revues et a collaboré à l’écriture de réalisations audiovisuelles. Ancien Directeur de La Maison de l’Asie à Montpellier et très attentif à l’écoute du monde, il a participé à de nombreux programmes interculturels et pédagogiques notamment à Pékin. Il est l’auteur d’un dossier sur la cité impériale de Hué pour l’UNESCO ainsi que d’une étude sur l’enseignement supérieur au Vietnam. Il travaille actuellement au lancement du média citoyen interrégional altermidi.