La 44e édition de Cinemed se tiendra à Montpellier du 21 au 29 octobre au Centre Rabelais, au Corum et dans toutes les salles de la ville. Altermidi se rend à la rencontre du cinéma méditerranéen.


 

Avec plus de deux cents films, tous les genres sont représentés au sein de la cité occitane : documentaires, cinéma d’animation, fantastique, jeune public, courts-métrages.

Le public n’aura que l’embarras du choix dans cette intense et riche programmation : sélection officielle, avant-premières, séances spéciales en présence de réalisateurs sur différents thèmes tels que Séries italiennes, Les 30 ans d’Arte : films de femmes et moyens-métrages portugais, L’Ouverture du mois du film documentaire avec We are Coming, chronique d’une révolution féministe, Viva la muerte d’Arrabal en copie restaurée, le Cinemed des enfants, un focus sur la nouvelle génération du cinéma géorgien… Des masterclass et des rencontres avec les invités sont également proposées.

En haut de l’affiche, le festival propose un panorama des films des réalisateurs mis à l’honneur : le franco-tunisien multirécompensé Abdellatif Kechiche, la cinéaste espagnole Iciar Bollain et la réalisatrice de documentaires, pacifiste, juive-arabe et française, Simone Bitton. Une grande rétrospective de l’œuvre engagée de l’immortel réalisateur napolitain, Francesco Rosi, qui aurait eu 100 ans cette année, est également présentée : une occasion unique de voir ou revoir, par exemple, parmi les 16 films programmés, Cadavre exquis, Le Christ s’est arrêté à Eboli, Main basse sur la ville, Carmen, l’Affaire Mattei, Oublier Palerme, Chronique d’une mort annoncée…

Dix longs métrages de fiction concourent à l’Antigone d’or 2022 que remettront le duo méditerranéen Rachida Brakni et Éric Cantona, présidents du jury.

Le cinéma est une passion qui se paye cher pour certains, parfois même très cher. Un courage à saluer.
Passé, présent, futur : la plupart des films programmés plongent avec profondeur ou légèreté dans une réalité qui dépasse, parfois douloureusement, la fiction. Ils se rejoignent dans  l’approche sensible d’un monde devenu fou, qui tourne à l’envers, de plus en vite, entraînant dans son tourbillon l’humain prisonnier des carcans religieux, du pouvoir, de l’argent-roi, des guerres, du patriarcat…

En prônant la tolérance, l’émancipation, le droit de s’aimer librement, ils unissent, réconfortent et affirment que nous sommes plus forts ensemble, solidaires, frères et sœurs de galère, en un cri rebelle et poétique qui nous propulse soudain dans la tendresse, la douceur, la beauté et l’espoir. C’est dans ce métissage que surgit, au centre, le soleil qui réchauffe les cœurs sous l’œil bleu protecteur, la main rhamsa [de Fatma] ou de corail orange.

Tapis rouge et tout ce qui brille, on s’en fiche, les paillettes, on aimerait les voir pétiller dans les yeux de tous les enfants.
Cinemed projette sur la toile, en avant-première, comme un désir “liberterre” : Méditerranée, nous t’aimons, sois heureuse et libre. La vie est belle, il n’est pas interdit de rêver qu’elle le soit pour tous. Bon festival.

 

Photo. L’immensità d’Emanuele Crialese en ouverture du 44e Cinemed

Sasha Verlei journaliste
Journaliste, Sasha Verlei a de ce métier une vision à la Camus, « un engagement marqué par une passion pour la liberté et la justice ». D’une famille majoritairement composée de femmes libres, engagées et tolérantes, d’un grand-père de gauche, résistant, appelé dès 1944 à contribuer au gouvernement transitoire, également influencée par le parcours atypique de son père, elle a été imprégnée de ces valeurs depuis sa plus tendre enfance. Sa plume se lève, témoin et exutoire d’un vécu, certes, mais surtout, elle est l’outil de son combat pour dénoncer les injustices au sein de notre société sans jamais perdre de vue que le respect de la vie et de l’humain sont l’essentiel.