Entretien avec Christophe Pavageau


 

Le président de la FCPE 34 (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves) donne son point de vue sur le thème « L’enfant et l’école au temps de la Covid-19 ».

« En milieu scolaire, la perte du lien social est très mal vécue. Elle a un impact psychologique certain. Chez les enseignants s’est posé un autre souci, technique celui-là, car les moyens matériels n’étaient pas vraiment là, malgré les discours officiels. Les dispositifs numériques fonctionnaient mal et les professeurs n’étaient pas tous capables de répondre à la demande. Côté parents, s’est posé par ailleurs le problème de la garde des enfants auquel s’est ajouté celui de la baisse des salaires liée au chômage partiel.

Du côté du Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), les fermetures de postes n’ont cessé d’augmenter, tandis que la médecine scolaire est toujours très insuffisante en termes d’effectifs. Pourtant, on sait très bien que plus on fait de prévention, moins on a de frais de santé par la suite, mais, politiquement, on reste dans l’immédiateté. C’est une démarche globale et ce depuis longtemps, bien avant la Covid.

Toutefois, un des grands intérêts de cette crise sanitaire, c’est que se sont développées de nombreuses solidarités. On s’est aidés entre parents à bien des niveaux, pour la garde comme pour les devoirs, et ce malgré quelques crises internes (un petit nombre de parents s’opposaient fermement au port obligatoire du masque, avant même la question du vaccin).

Force est de constater que les enfants, au travers de cette crise, sont rentrés bien vite, trop vite, dans le monde des adultes, ce monde difficile que nous connaissons tous. Ils ont acquis de la maturité, ce qui est bien, mais malheureusement dans le même temps ont perdu là une partie de leur âme d’enfants. »

 

 

Recueillis par Thierry Arcaix


 

 

Photo DR France Bleu hérault

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Thierry Arcaix a d’abord été instituteur. Titulaire d’une maîtrise en sciences et techniques du patrimoine et d’un master 2 en sciences de l’information et de la communication, il est maintenant docteur en sociologie après avoir soutenu en 2012 une thèse portant sur le quartier de Figuerolles à Montpellier. Depuis 2005, il signe une chronique hebdomadaire consacrée au patrimoine dans le quotidien La Marseillaise et depuis 2020, il est aussi correspondant Midi Libre à Claret. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages dans des genres très divers (histoire, sociologie, policier, conte pour enfants) et anime des conférences consacrées à l’histoire locale et à la sociologie.