Dans un communiqué commun que nous publions ci-dessous, cinq organisations syndicales et de défense des droits humains (FSU 06, CGT Educ’Action 06, Solidaires 06, Union nationale lycéenne 06 et Ligue des droits de l’Homme) appellent à un rassemblement le lundi 11 octobre, à 13h, devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence en soutien à quatre syndicalistes condamné.e.s à la suite d’une manifestation à Nice, en mai 2019.


 

Le 9 mai 2019 à Nice, à la fin d’une manifestation syndicale contre la casse des services publics qui s’était déroulée de manière très calme, Alec, Dany (Solidaires étudiant.e.s), Delphine et Olivier (professeur d’histoire géographie au lycée Calmette – FSU) ont été violemment interpellé.e.s et mis.e.s en garde à vue pendant 24h.
Pourquoi ? Parce que des policier.e.s du syndicat Alliance, proche de l’extrême droite, n’ont pas apprécié de se voir signifier qu’elle/il.s n’étaient pas les bienvenu.e.s dans la manifestation. Ces policier.e.s, qui n’étaient pas en service, sont donc venu.e.s provoquer à l’intérieur du cortège, sans succès. Ils ont alors sollicité leurs collègues en service pour procéder à ces arrestations brutales et injustifiées, en fin de manifestation. Cette pratique a été observée dans d’autres villes où le syndicat Alliance, en infiltrant les cortèges, a
provoqué le désordre et guidé des interpellations.
Nos camarades ne sont pas sorti.e.s indemnes de ce séjour injustifiable en geôle, ni de la violence de leur arrestation : elle/ils portent des séquelles physiques et psychologiques importantes.
En première instance au Tribunal de Nice, ils/elles ont été lourdement condamné.e.s pour outrage, violence et rébellion : peines de prison allant de 2 à 6 mois avec sursis et dommages et intérêts conséquents à verser aux policier.e.s les poursuivant.
Les témoignages concordants ainsi que les images et vidéos prises ce jour-là montrent pourtant à quel point les accusions des policier.e.s sont sans fondements. Mais la défense n’a pas été entendue…
L’outrage ? Le slogan « ils tirent au LBD à bas les condés, ils tuent ils blessent, à bas les CRS » s’inscrivait dans le climat des violences policières qui ont émaillé de nombreuses manifestations syndicales et de Gilets jaunes, en particulier de façon dramatique à Nice, avec l’affaire Geneviève Legay1, et faisait suite aux violences du 1er mai, huit jours
avant à Paris.
C’est la liberté d’expression qui est bafouée !
Olivier, condamné pour violences et rébellion alors qu’étouffant sous le poids de plusieurs policiers, il a fait l’objet d’un plaquage et d’un étranglement qui lui ont valu 10 jours d’ITT (incapacité temporaire ou totale de travail) ! Alors qui sont les agresseurs ?
Delphine enfin, condamnée pour violences pour avoir essayé de dégager Olivier en tirant, sans aucune brutalité, une personne par les épaules. Son intervention courageuse a peut-être permis d’éviter un drame. Condamnée donc pour assistance à personne en danger !
Ces violences s’inscrivent dans le cadre d’une politique délibérée des autorités d’atteinte au droit de manifester, droit pourtant garanti par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen mais qui, depuis quelques temps, est régulièrement bafoué par le gouvernement qui cautionne l’usage de la force illégitime afin de décourager le peuple d’occuper la rue pour protester contre une politique anti-sociale et de dynamitage des services publics.

La CGT Educ’Action 06, la FSU 06, la LDH PACA, SUD-Solidaires 06 et l’UNL 06 :
– condamnent avec la plus grande fermeté ces dérives autoritaires et politiques d’intimidation permanente, portant atteinte au droit de manifester et la volonté de museler l’expression syndicale et la liberté d’opinion,
– dénoncent les pratiques provocatrices et les positions d’extrême droite du syndicat Alliance,
–  s’insurgent contre les violences policières, les arrestations arbitraires, les conditions de détentions innommables de nos camarades ainsi que leur convocation totalement injustifiée devant le tribunal,
–  appellent à participer massivement au rassemblement de soutien devant la Cour d’appel
d’Aix-en-Provence (Palais Monclar) le lundi 11 octobre 2021 à partir de 13h.

Notes:

  1. Le 23 mars 2019, à Nice, Geneviève Legay manifeste pacifiquement avec les Gilets jaunes lorsqu’elle est renversée par une violente charge policière, disproportionnée, selon l’IGPN. Le commissaire en charge de l’opération, le procureur et même le président de la République vont alors multiplier les mensonges. Jusqu’à ce que les gendarmes présents sur les lieux rétablissent la réalité des faits. Un an et demi après les faits, Emmanuel Macron est donc démenti.