Le bateau de SOS Méditerranée et son équipage étaient en quatorzaine à Porto Empedocle, en Sicile, où 180 rescapés ont pu être débarqués après des journées d’errance. Le mercredi 22 juillet, à l’issue de cette période de quatorzaine, des garde-côtes italiens ont effectué un contrôle à bord du navire.
« Après une inspection qui a duré 11 heures, les autorités italiennes ont annoncé l’immobilisation de l’Ocean Viking », annonce l’ONG. Motif invoqué pour cette immobilisation : « le navire a transporté plus de personnes que le nombre autorisé par le certificat de sécurité pour navire de charge ».
Cette décision suscite l’incompréhension de SOS Méditerranée, pour laquelle « l’Ocean Viking a déjà prouvé qu’il répondait à des normes de sécurité élevées, plus que ce qui est habituellement demandé à un navire ». Alors que le bateau qui permet de secourir des exilé-e-s en perdition en Méditerranée centrale a été affrété depuis plus d’un an, « nous ne comprenons pas pourquoi des remarques qui mettent en cause la sécurité du navire sont faites maintenant, alors que rien de tel n’a été notifié à ce sujet au cours des quatre inspections, dont deux récentes, effectuées par les garde-côtes italiens, et qu’il n’ y a eu aucun changement dans les règlements de sécurité sur ce qui est aujourd’hui mis en cause », déplore l’association. Pour SOS Méditerranée, il s’agit d’une « flagrante manipulation visant à entraver la mission vitale des navires humanitaires ».
« Harcèlement administratif systématique »
« En menant des opérations de sauvetage, l’Ocean Viking se retrouve dans la situation de devoir transporter plus de personnes que le nombre spécifié dans les documents de sécurité du navire. Ceci est lié à la nature même des situations d’urgence et de détresse », souligne SOS Méditerranée qui rappelle, une fois de plus, qu’elle agit selon le droit maritime. En vertu de celui-ci, « les personnes mises en sécurité a bord de l’Ocean Viking doivent être considérées comme des rescapés, c’est à dire des personnes secourues d’une situation de détresse extrême ». En d’autres termes, L’Ocean Viking n’est pas un bateau de croisière et les personnes qui montent à son bord ne sont pas des passagers.
SOS Méditerranée voit dans ce nouvel épisode l’illustration d’un « harcèlement administratif systématique auquel sont soumises les ONG ». Avec les conséquences qui en découlent car « actuellement, très peu de navires de sauvetage sont en capacité de mener des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, alors que des personnes continuent de fuir la Libye, surtout l’été lorsque les conditions météorologiques le permettent ».
Face à cette nouvelle entrave à l’exercice de ses missions, SOS Méditerranée a lancé une pétition pour demander « la libération de l’Ocean Viking »1.