Le festival Arabesques a débuté hier à Montpellier avec le décrochage de l’exposition Studios de Medhy Mariouch et le concert de l’artiste marocaine Wedead, première Mcféminine du Maghreb. Il propose durant douze jours de multiples ouvertures sur la culture du monde arabe. Ce soir, l’Opéra Comédie accueille les Derviches Tourneurs de Damas. Demain on pourra retrouver au même endroit l’orchestre multiculturel formé par Jordi Savall pour favoriser l’intégration de musiciens réfugiés ou immigrés.
Dans la pléiade de rendez-vous qui vont briller jusqu’au 22 septembre, on pourra suivre dans le ciel métisse la diva marocaine Oum, accueillie dans l’Amphi d’O, le vendredi 20 septembre. Le lendemain 21 septembre, toujours sous les étoiles, c’est le groupe algérien mythique Gnawa Diffusion qui lui succèdera.
Ceux qui tournent en rond dans leur chambre sans se décider à s’assoir devraient aller faire un tour au Rockstore du 20 au 21 septembre où se tiendra la 3e édition de la soirée Arabesques Sound System, avec Habibi Funk, Big Buddha et Ulysse Polpo. Sous le soleil de la nouvelle scène, un volet majeur du festival consacré aux étoiles montantes, il ne faut pas louper le percutant quatuor composé de Imeb Alibi (percussions), Michel Marre (trompette), Khalil Hentati (machines) et Kandy Guira (voix) au théâtre Jean-Claude Carrière le 20 septembre.
Le 22 septembre, le périple passera aussi par l’histoire, celle du Mali, conté par Jihad Darwiche, avec Tom Diakité à la kora, à travers le poème mandingue qui relate la fondation de l’empire du Mali par le roi Soundjata Keïta (épopée transmise oralement depuis le XIIIe s).
À L’Uni’son
« Oui le festival est militant, notre façon de lutter, c’est de proposer des moments de partage et de bonheur. Nous, ce que nous avons envie de voir c’est le soleil », souligne Fadelha Benamar Koly présidente d’Uni’son. Cette association, implantée dans le quartier de la Paillade à Montpellier depuis 20 ans, est le cœur du festival qui est la pointe immergée d’un faisceau d’activités touchant à l’éducation culturelle, l’insertion sociale et professionnelle, la médiation intergénérationnelle, la lutte contre les préjugés et la valorisation des échanges interculturels.
En démontrant que la dimension artistique s’avère à Montpellier et ailleurs un vecteur de réussite dans des domaines où l’Etat et les collectivités locales peinent à obtenir des résultats, Uni’son impose un savoir-faire indéniable. Ouverte à tous les publics, l’association permet aux jeunes l’acquisition de valeurs citoyennes et humanistes tout en leur favorisant l’accès à la culture. Pour boucler la boucle ou planter de nouvelles pousses, le Label Arabesques s’est lancé dans l’accompagnement artistique.
La programmation du Festival Arabesques allie, expression artistique, littérature, musique, poésie, danse et même le cinéma avec un souci de faire circuler le meilleur de la culture du monde arabe. C’est aujourd’hui un festival de stature internationale reconnu à l’échelle européenne comme dans tout le bassin méditerranéen où il a fait des petits. On peut en profiter à Montpellier et opérer une transition dans un pays qui n’a pour plus grande peur que celle de l’inconnu.
Jean-Marie Dinh
Le photographe Mehdy Mariouch rend hommage aux photographes à l’ancienne de Tanger, Tétouan ou Casablanca
Tout le programme : Festival Arabesques