Il y a plusieurs années déjà, le gouvernement décidait de cesser la production d’électricité à base de charbon afin de se conformer à la transition énergétique dans le cadre de la programmation pluriannuelle (PPE) visant à réduire les émissions de gaz à effets de serre.

Une décision qui en France, concerne quatre centrales thermiques dont celle de Meyreuil-Gardanne propriété d’Uniper, située à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence et dont la reconversion potentielle entend s’inscrire dans un projet de territoire.

Disposant de la plus haute cheminée de France qui culmine à 297 m, la centrale thermique de Gardanne-Meyreuil possède 2 unités en fonctionnement : l’unité 5 de 595 MW à base de charbon et l’unité 4 de 150 MW utilisant la biomasse pour une puissance installée de 745 MW.

En 2017, la production d’électricité fut de 1,38 TWh, 1,2 TWh grâce au charbon et de 186 GWh grâce au bois.

Si pour quelques associations locales, « l’aspect social » est primordial en terme d’emplois, riverains et autres associations, notamment de défense de l’environnement, s’accordent sur l’impact nuisible du site à l’heure où de nouveaux éléments viennent changer la donne après la dernière réunion en préfecture du 22 juillet dernier.

En effet, l’échéance d’arrêt du charbon étant prévue pour 2022, le sous-préfet d’Aix-en-Provence informait ce jour-là qu’il n’y aura pas de moratoire à cette date malgré la demande d’industriels, notamment.

A Gardanne-Meyreuil, seul le groupe 5 qui utilise principalement du charbon, est concerné. Le groupe 4, converti à la biomasse (bois) avec 15% de charbon (137 000 t/an), ne l’est pas.

Car, malgré les nombreux investissements publics, ce groupe 4, à l’arrêt depuis 3 ans, génère de fortes nuisances environnementales dont pâtissent les riverains et sème une importante polémique.

Le CIQ de Gardanne-Meyreuil comme celui de Bouc Bel Air, ont réitéré leur constat le 22 juillet dernier: « A l’heure actuelle, le groupe biomasse n’arrive pas à fonctionner mais le projet n’est toujours pas abandonné ».

La centrale thermique de Gardanne-Meyreuil comprend 80 hectares de foncier à cheval sur les deux communes. Le groupe 5 emploie 80 salariés sur site aux statuts défendus par divers syndicats et 250 à 300 emplois indirects.

Un délégué interministériel a été nommé pour chapeauter la fermeture des 4 usines concernées ainsi que celle de la centrale nucléaire de Fessenheim.

Dans le cadre de cette potentielle évolution, le préfet des Bouches du Rhône a créé le 22 février 2019, un comité de pilotage qui comprend 4 groupes de travail, pilotés par différents services de l’Etat : « Projets autour de la transition énergétique et du développement industriel », « Emploi, formation en lien avec les projets », « Transports, mobilité, reconversion territoriale, habitat », « Activités portuaires et logistiques ».

Pour le CIQ de Gardanne-Meyreuil : « Le premier de ces groupes est bien sûr essentiel. Il est piloté par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer. Celle-ci indique qu’à ce jour 2 ou 3 projets semblent tenir la route : un projet de scierie en lien avec la biomasse et un projet de « valorisation des déchets agro-alimentaires et autres déchets, éventuellement un projet de production d’hydrogène » mais les débouchés ne sont actuellement pas là ».

En somme, un avenir thermique qui voit peu clair encore côté environnement et demeure encore en friche.

H.B.

H.B
Journaliste de terrain, formée en linguiste, j'ai également étudié l'analyse du travail et l'économie sociale et solidaire. J'ai collaboré à différentes rédactions, recherches universitaires et travaillé dans divers domaines dont l'enseignement FLE. Ces multiples chemins ailleurs et ici, me donnent le goût de l'observation et me font aimer le monde, le langage des fleurs et ces mots d'André Chedid : «Cet apprentissage, cette humanité à laquelle on croit toujours».