Les 28 chefs d’État européens ont finalement trouvé un accord après d’âpres négociations pour savoir qui allait diriger l’Union européenne ces cinq prochaines années. Voici les postes :

Commission européenne

L’Allemande Ursula von der Leyen, l’actuelle ministre fédérale de la Défense depuis 2013, prend la tête de la Commission européenne. Âgée de 60 ans, elle a dirigé le ministère de la Famille de 2005 à 2009 puis celui du Travail et des Affaires sociales entre 2009 et 2013. Alliée de la chancelière Angela Merkel, elle est la seule ministre à avoir siégé de manière continue au gouvernement depuis la prise de fonction de la chancelière en 2005. Médecin de formation, mère de sept enfants, Ursula von der Leyen avait un temps été pressentie pour succéder à Angela Merkel. Cette native de Bruxelles, polyglotte -elle parle couramment français et anglais- est cependant impopulaire en Allemagne, en raison d’un bilan controversé au ministère de la Défense.

Cette solution permettrait d’ouvrir la voie à une Française, Christine Lagarde, pour prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE). La chancelière allemande Angela Merkel « n’est pas contre » la candidature de l’actuelle directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI), a assuré une source européenne. Le ticket von der Leyen/Lagarde permettrait à la France et à l’Allemagne d’obtenir chacune un poste européen d’envergure, et à la droite européenne de conserver la tête de la Commission. Il respecte aussi la parité souhaitée par des leaders européens pour les postes de pouvoir.

Conseil européen

A la présidence des dirigeants européens, c’est l’ex-Premier ministre belge, Charles Michel.

Parlement européen

Le Président du Parti socialiste européen et ex-Premier ministre bulgare, Sergueï Stanichev est désigné comme candidat à la présidence du Parlement. Un choix qui sera soumis au vote des députés européens le 03 juillet.

Diplomatie étrangère

Le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères est confié Josep Borell, ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération. Il a été président du Parlement européen de 2004 à 2007.

Arrangements

Après une nuit de marchandages stériles entre dimanche et lundi, les 28 se sont promis de se mettre d’accord pour éviter de prêter le flanc aux attaques des populistes en offrant l’image d’une Europe divisée. Dans la matinée de mardi, un compromis soutenu par l’Allemagne, la France, l’Espagne et les Pays-Bas, pourtant en passe de faire consensus ce week-end, était définitivement enterré, selon plusieurs sources proches des discussions.

Il s’agissait de nommer le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans à la Commission, l’Allemand Manfred Weber, chef de file du PPE (droite) au Parlement, et un couple PPE-libéral pour le Conseil et le Haut représentant. Mais les quatre pays du « groupe de Visegrad » se sont frontalement opposés au Néerlandais, responsable, en tant que premier vice-président de la Commission, de procédures de sanctions contre la Pologne et la Hongrie pour des accusations de violations de l’Etat de droit. D’autres pays – Irlande, Lettonie, Croatie, selon une source européenne – ont rejeté cette combinaison conclue sans eux, signe que ces arrangements entre amis, fût-ce par le couple franco-allemand, ne suffisent plus pour emporter l’adhésion.

« Tout le monde doit comprendre qu’il faut bouger un peu. Et je dis bien tout le monde », a déclaré Angela Merkel mardi. Le sommet avait été interrompu lundi à la mi-journée, avec un nouveau rendez-vous mardi matin, rare décision qui a contraint 28 chefs d’Etat et de gouvernement à chambouler leur agenda. Le président français Emmanuel Macron s’était emporté lundi contre cet « échec ».

Le renouvellement de ces postes est rendu complexe par le morcellement du paysage politique européen. Les élections de mai ont vu le tandem PPE et social-démocrate perdre le contrôle de la majorité qu’il détenait au Parlement européen.  La situation n’est pas pire qu’en 2014, où il avait fallu trois sommets pour attribuer la présidence de la Commission à Jean-Claude Juncker (PPE), qui quittera son poste le 31 octobre.