Impressionnante manifestation samedi 6 octobre, dans la ville qui est le port d’attache de l’Aquarius, navire rendu célèbre par les politiques migratoires indignes en Europe et quelques chefs de gouvernements populistes.
Depuis le début de sa mission, il y a deux ans et demi, le bateau de SOS Méditerranée a secouru 29 523 personnes. Mais il y a quelques jours, son pavillon a été retiré, le privant de sortie en mer, ce qui a déclenché une vague d’indignation. Plusieurs pétitions ont été lancées pour dénoncer cet acte qui n’est pas sans conséquences sur la survie des migrants.
Combien étaient-ils ? 10 000 ? selon les organisateurs, plus ? Difficile de compter l’immense cortège qui s’est étendu du Vieux Port jusqu’à la Joliette pour réclamer un pavillon français pour l’Aquarius.Une réponse citoyenne, généreuse, au son des batucadas et des chansons, «Clandestino » de Manu Ciao ou Bella Ciao. S’il y avait bien quelques drapeaux (militants associatifs, politiques et syndicaux), c’est surtout l’orange qui a déferlé dans les rues marseillaises, comme la couleur symbolique des gilets de sauvetage fournis aux migrants recueillis, souvent dans des conditions dramatiques, à bord de l’Aquarius.
Une mobilisation réussie, un défi aux politiques menées en France, en Italie et en Europe, et une riposte à l’agression commise la veille au siège de SOS Méditerranée par des militants identitaires.
Nathalie Pioch