L’audience prévue, mercredi matin, au tribunal de commerce de Marseille, ayant été renvoyée au mercredi 7 mars, et dans l’attente de la table ronde qui doit se tenir ce jeudi en préfecture, les porteurs du projet « La Marseillaise en commun » ne désarment pas, bien au contraire. S’exprimant au nom d’une partie des salariés de cette entreprise de presse en redressement judiciaire depuis une quinzaine de mois, Jean-Marie Bin et Nathalie Fredon, tous deux membres du SNJ-CGT et respectivement délégué syndical et secrétaire du CE, ont présenté aux médias locaux, leur projet de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) ; projet susceptible, selon eux, de sauver La Marseillaise et de préserver tout ou partie de ses 85 emplois, aujourd’hui sous la menace d’un nouveau plan social qui pourrait réduire cet effectif de moitié.
Ce projet alternatif qui tient compte de l’échéance du dernier redressement judiciaire en date, fixée au 28 mai, se veut ouvert à l’économie sociale et solidaire, avec la constitution de trois collèges (salariés, usagers lecteurs et collectivités) et la contribution d’experts (syndicats, associations, universitaires, acteurs de terrain, etc.). Il prévoit également la création d’un quotidien numérique et surtout d’un hebdomadaire interrégional qui permettrait d’étendre l’audience du journal jusqu’à Toulouse et la région Occitanie.
Les représentants de « La Marseillaise en commun » ont tenu également à préciser que cette ambition ne constitue en aucun cas une déclaration de guerre vis-à-vis de la direction actuelle de l’entreprise, mais la contribution légitime de salariés et de journalistes qui défendent leur emploi, la pluralité de l’information et surtout l’existence d’un quotidien né sous l’occupation, partie intégrante du paysage médiatique phocéen depuis 75 ans.
Philippe Gallini
Source : La Provence 01/03/2018