La décision surprise de la coalition gouvernementale de Giorgia Meloni de prélever une taxe de 40 % sur les « surprofits » des banques générés par la hausse des taux d’intérêt a provoqué la dégringolade des titres du secteur financier en Bourse obligeant l’exécutif à rétropédaler.
Les banques italiennes ont vu leurs revenus engendrés par les intérêts s’envoler dans la foulée de la hausse des taux, sans pour autant augmenter la rémunération des comptes courants de leurs clients dans les mêmes proportions.
« Nous disons depuis des mois que la Banque centrale européenne a tort de relever les taux d’intérêt », et cette taxation en « est la conséquence inévitable », avait assuré mardi le vice-premier ministre, Antonio Tajani.
« Nous avons décidé d’introduire une taxe de 40 % sur la différence injuste du revenu net d’intérêts », à savoir la différence entre ce que « les banques vous facturent pour vous prêter de l’argent et ce qu’elles concèdent lorsque vous déposez de l’argent », avait déclaré pour sa part la première ministre Giorgia Meloni dans une vidéo postée sur Facebook.
Cette décision surprise de la coalition gouvernementale de Mme Meloni a provoqué mardi la dégringolade des titres du secteur financier en Bourse. Les banques italiennes ont ainsi vu partir en fumée 9,5 milliards d’euros de capitalisation en une seule séance, selon les calculs de l’agence d’information financière Radiocor.
Les titres des banques italiennes, fortement chahutés, ont repris des couleurs mercredi 9 août à la Bourse de Milan, après la décision du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni de mettre un plafond à la taxe sur leurs « surprofits ». « Afin de préserver la stabilité des institutions bancaires », le décret prévoit « un plafond pour la contribution, qui ne peut excéder 0,1 % du total des actifs » d’une banque, a annoncé mardi soir le ministère de l’économie, soucieux de calmer la tempête boursière.
Les banques qui ont « déjà ajusté leurs taux » en réduisant l’écart entre les taux d’emprunt et la rémunération des comptes courants, « ne seront pas affectées de manière significative » par la taxe, a promis le ministère de l’économie mardi soir.
Tout est rentrée dans « l’ordre économique mondial » qui réduit au silence toutes les initiatives politiques contraire à sa bonne marche. Mercredi, le secteur bancaire a connu un net rebond à la Bourse de Milan.