samedi 16 août 2025
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Pollution plastique :  les négociations pour un traité international se terminent par un fiasco

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Le monde du plastique à Lagos au Nigéria

Après dix jours de pourparlers, ce sommet a exacerbé les tensions entre les 185 pays réunis à Genève qui ne sont pas parvenus à se mettre d’accord pour mettre fin au fléau du plastique.


 

L’article 6 du projet de traité qui étudie la possibilité de limiter la production de plastique à la source, a cristallisé les tensions entre les pays producteurs de pétrole et leurs alliées d’un côté, et de l’autre… plus ou moins le reste du monde. Le groupe des pays producteurs s’oppose à limiter la production. Il compte, entre autres, l’Arabie saoudite, la Russie, l’Iran, le Koweït ou encore les États-Unis. En face, les pays de « la coalition de haute ambition », dont l’Union européenne, estiment qu’un traité qui n’impose pas de limite sur la production n’a aucun d’intérêt.

Depuis que la communauté internationale s’est attelée à la rédaction d’un traité sur le plastique, en 2022, les deux groupes n’ont pas bougé d’un pouce. Au tout premier jour des  négociations, les États-Unis ont même transmis un courrier à une poignée de pays, « les exhortant à rejeter l’objectif d’un pacte mondial incluant des limites à la production de plastique et aux additifs chimiques », a rapporté Reuters.

Au bout de huit jours de discussions, le représentant des négociateurs panaméens, Juan Carlos Monterrey-Gómez, pointait du doigt la responsabilité des quelque 234 lobbyistes des secteurs pétroliers présents à Genève dans « l’impasse » qui s’est formée autour de l’article 6. « Ils ont infiltré ces négociations, ils essaient de sauvegarder leurs intérêts, leur profit au détriment de tous les autres », confiait-il au site spécialisé Climate Home News.

Inscrite à l’article 11, la question des mécanismes financiers — des systèmes garantissant à tous la possibilité d’appliquer les mesures préconisées dans le traité — a pâti de blocages. Les pays les plus riches, dont l’UE, ont refusé de s’accorder sur ce point, qui aborderait notamment le financement de la collecte des déchets plastiques dans les pays en développement, tant que le débat en cours sur l’article 6 sur la réduction de la production de plastiques n’était pas résolu, rapporte Franceinfo.

Dans un rapport traitant du coût de la lutte contre la pollution plastique, en 2023, l’OCDE estimait que 100 milliards de dollars devaient être investis dans le recyclage dans les pays en développement, et 60 milliards de dollars dans l’amélioration de la collecte des déchets.

Pour Mediapart, une mauvaise méthode de travail et le sabotage des échanges par les États pétroliers expliquent ces échecs répétés depuis plus de deux ans.