Dans le Gard, l’imam de Bagnols-sur-Cèze, Mahjoub Mahjoubi, a été expulsé « moins de 12 heures après son interpellation », s’est félicité Gérald Darmanin sur le réseau social X, jeudi 22 février.
« C’est la démonstration que la loi immigration1, sans laquelle une telle expulsion aussi rapide n’aurait pas été possible, rend la France plus forte », a assuré le ministre de l’Intérieur.
L’imam a été arrêté jeudi sur la base d’un arrêt ministériel d’expulsion, puis expulsé vers la Tunisie. Il lui est notamment reproché dans cet arrêt de véhiculer « une conception littérale, rétrograde, intolérante et violente de l’islam » encourageant « des comportements contraires aux valeurs de la République », ainsi que des « propos discriminatoires à l’égard des femmes », et à l’égard des juifs indique France Info.
Depuis plusieurs jours l’imam nie avoir tenu des « propos violents, discriminants, contraires aux valeurs de la République », a expliqué son avocat sur BFMTV. « Je suis le symbole de la loi immigration, le fusible », a réagi vendredi l’imam de Bagnols-sur-Cèze, expulsé vers la Tunisie.
Mahjoub Mahjoubi a quitté le sol français en 12 heures. Si l’expulsion s’est faite si vite, c’est également grâce à « l’urgence absolue », une procédure introduite par la loi du 10 janvier 1980 relative à la prévention de l’immigration clandestine. Afin de caractériser cette urgence absolue, le ministère de l’Intérieur a invoqué dans son arrêté des « propos appelant à la haine envers les juifs et Israël et faisant l’apologie du jihad » pouvant « inciter des adeptes de l’intéressé à passer à l’acte violent », alors qu’il existe « une menace terroriste particulièrement élevée » à la suite des attaques du 7 octobre du Hamas contre Israël.
Cette procédure permet à Gérald Darmanin d’éviter tout contradictoire avec le tribunal administratif de Paris et le juge des libertés et de la détention, qui sont censés donner leur avis pour toute expulsion non urgente.
Notes:
- Les autorités se sont présentées au domicile de l’imam dans le cadre d’une « visite domiciliaire », l’une des nouvelles dispositions de la loi immigration entrée en vigueur le 28 janvier. « Sur demande motivée de l’autorité administrative, le juge des libertés et de la détention peut également autoriser, par la même décision, la visite du domicile de l’étranger aux fins de rechercher et de procéder à la retenue de tout document attestant de sa nationalité », précise le texte de loi. Cette modification du Code « permet la saisie du passeport à domicile tout de suite et de mettre la personne dans l’avion immédiatement vers le pays de destination retenu par la décision ».