La junte pourrait dénoncer les accords qui avaient conduit Niamey à bloquer les migrants tentant de rejoindre l’Europe via la Libye.
La tension monte après l’expiration d’un ultimatum posé à la junte militaire au pouvoir au Niger, l’inquiétude de l’Union européenne est palpable. La junte a accusé mercredi la France d’avoir « d’une façon unilatérale libéré des terroristes prisonniers », et ces djihadistes, accusent les militaires de Niamey, auraient participé à une « une réunion de planification » d’une attaque « de positions militaires dans la zone des trois frontières » entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l’Ouest nigérien. La junte reproche également à la France d’avoir violé la fermeture de l’espace aérien nigérien.
« Nous l’avons vu dans la région, chaque fois qu’un coup d’État militaire s’est produit et a renversé des institutions démocratiquement élues, cela a entraîné des risques et des défis en matière de sécurité dans la région, et notamment des difficultés pour la communauté internationale dans son soutien à la régulation des flux migratoires », a déclaré mardi le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Peter Stano.
Situé au centre du Sahel, le Niger constitue en effet un point de transit important pour les migrants qui cherchent à rejoindre l’Europe via la Libye. Au lendemain du sommet euro-africain de La Valette (Malte) de 2015, alors que l’UE traversait une grave crise migratoire, Niamey s’est positionné comme le rempart de la politique migratoire de l’Union, recevant d’importants financements pour contrôler les flux et réduire ainsi le nombre de migrants irréguliers.