vendredi 22 novembre 2024
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Coup d’Etat en Bolivie ?

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Après trois semaines de fortes protestations contre sa réélection, le président bolivien Evo Morales a annoncé dimanche 10 novembre sa démission. « Je renonce à mon poste de président », a déclaré à la télévision le leader indigène de 60 ans, au pouvoir depuis 2006 et dont l’armée et la police venaient de réclamer le départ.
 
Le président de l’Assemblée nationale bolivienne, Victor Borda, a également démissionné dimanche après l’incendie de son domicile par des manifestants. »Je renonce à (la présidence de) l’Assemblée (…), pourvu que cela aide à préserver l’intégrité physique de mon frère, qui a été pris en otage » à son domicile de Potosi (sud-ouest), a-t-il déclaré, peu après la démission du ministre des Mines, César Navarro, qui a dénoncé l’incendie de sa maison et l’agression de son neveu.
 
Dans la soirée de samedi à dimanche, face à une multiplication des actions et une recrudescence de violences, le président Evo Morales avait lancé un appel au dialogue. Appel immédiatement rejeté par l’opposition. Quelques heures après son annonce, Evo Morales a dénoncé ce qu’il a décrit comme un mandat d’arrêt policier « illégal » le visant. Dans un communiqué publié sur Twitter, le dirigeant socialiste a déclaré que son domicile avait été attaqué par des « groupes violents ». Le chef de la police bolivienne, qui s’exprimait à la télévision, a démenti l’existence d’un mandat d’arrêt visant Evo Morales. Mais l’un des principaux opposants à Evo Morales, Luis Fernando Camacho, qui a joué un rôle clé dans le mouvement qui a conduit à sa démission, a confirmé l’existence d’un mandat d’arrêt contre lui.
 
« Nous avons donné une leçon au monde, demain la Bolivie sera un nouveau pays », s’est exclamé Luis Fernando Camacho, dirigeant le plus visible et radical de l’opposition, qui s’était rendu plus tôt au siège du gouvernement à La Paz pour y remettre symboliquement une lettre de démission à signer par Evo Morales, ainsi qu’un exemplaire de la Bible.
 
Né dans la misère, cet ancien berger de lamas avait gravi les échelons syndicaux jusqu’à devenir il y a 13 ans le premier chef d’État indigène du pays. Il est l’un des derniers représentants de la « vague rose » qui a déferlé au tournant des années 2000 sur l’Amérique latine, faisant virer à gauche le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Equateur et le Venezuela, la majorité de ces pays ayant depuis rebasculé à droite.

Alors que ce qui pourrait s’apparenter à un coup d’État a forcé le président élu Evo Morales à démissionner hier, il est bon de rappeler que la Bolivie est la 1ère réserve de Lithium au monde.