La mobilisation semblait s’être tassée après les dernières annonces du gouvernement, mais les agriculteurs se sont de nouveau rassemblés pour mettre la pression sur l’exécutif avant l’ouverture du Salon international de l’Agriculture.
Les tracteurs ont fait leur retour dans Gaillac (Tarn) samedi 17 février. C’est de là qu’était parti le mouvement de colère des agriculteurs. Cette fois-ci, ils ont choisi de monter un mur devant le centre des Finances publiques. « On fait un mur parce qu’on a l’impression, pour l’instant, que le gouvernement, monsieur Attal, se heurtent à un mur, c’est l’administration centrale », déplore Marie-Line Bruel, co-présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Tarn.
Sur le terrain, La Confédération paysanne a lancé la 4e édition du « Salon à la ferme » sur tous les territoires qui, cette année, a pour thématique la souveraineté alimentaire.
Ce concept altermondialiste, dont nous sommes membre fondateur, est largement récupéré par les tenants du système productiviste et libéral, précise le syndicat. « Nous portons haut et fort la souveraineté alimentaire, dans sa définition basée sur la garantie du revenu paysan, la rupture avec le libre-échange, la protection et la répartition du foncier agricole, la démocratie alimentaire, la solidarité internationale et la transition agroécologique. »
« Rien sur le fond n’a été fait »
À l’appel de la Coordination rurale, 80 agriculteurs se sont également rassemblés à Besançon (Doubs) devant la préfecture. « J’ai senti d’emblée que les propositions (du gouvernement), c’était en vue du Salon de l’agriculture, pour apaiser les gens, mais rien sur le fond n’a été fait », regrette un homme. Toujours mobilisés, notamment autour de la question des salaires, les agriculteurs entendent poursuivre leur mouvement et maintenir la pression sur le gouvernement.
« Il y a de l’impatience, donc je ne dis pas que le Salon de l’agriculture va forcément se passer dans des conditions de sérénité », affirme, prudent, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture. Le Salon international de l’agriculture doit en effet se tenir à partir du samedi 24 février, en pleine crise agricole. Le ministre de l’Agriculture « a raison d’être un peu inquiet parce que quand je l’entends parler d’impatience et de querelles, je pense qu’il minimise un peu la crise agricole actuelle », déclare sur Franceinfo Amélie Rebière, responsable nationale de la Coordination rurale1.
Lundi 19 février, les agriculteurs des Bouches-du-Rhône et du Var viendront faire part de leur mécontentement dans les rues de Marseille.