Décryptage. Une phrase dans la presse du jour.
Capacité en réanimation, impact du confinement… Aurélien Rousseau, le directeur de l’Agence de Santé d’Île-de-France revient sur la situation de l’épidémie ce matin dans un entretien accordé au Figaro. Et il lâche cette belle phrase au détour d’une question : « Nous n’avons pas menti sur les chiffres, nous avons fait mentir les chiffres ». Quand le sens des actions menées n’apparait pas clairement, il faut parfois s’intéresser aux stratégies définitionnelles auxquelles les énonciateurs ont recours.
Depuis le début de la pandémie, on ne peut ignorer que l’efficacité des actions conduites par les ARS est étroitement dépendante de la communication gouvernementale. Par ailleurs, on sait que la performance de la communication suppose que son auteur soit pourvu d’une autorité sociale ou scientifique reconnue par ses interlocuteurs. C’est peut-être là que le bat blesse avec les ARS, car l’étiquette de bons gestionnaires, ou de bons statisticiens que l’on peut attribuer aux directeurs des Agences de Santé, ne suffit pas à nous convaincre qu’ils sont à même de gérer de manière efficiente les problèmes de santé publique.