vendredi 22 novembre 2024
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33  686 demandes en mariage avec des filles mineures au Maroc

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33  686, c’est le nombre de demandes en mariage avec des filles mineures, comptabilisé au Maroc en 2018. Mohamed Abdennabaoui, procureur du Roi Mohammed VI, près la Cour de cassation, président du Ministère public, sonne l’alarme.

Un chiffre très inquiétant alors que depuis plus de 10 ans, l’état a décidé de s’attaquer à ce fléau.

Le 30 octobre 2019, lors d’un colloque à ce sujet à Marrakech, Mohamed Abdennabaoui a appelé les magistrats marocains à leur responsabilité. Celle d’avoir accordé de nombreuses dérogations en 2018, favorisant ainsi des unions, illégales théoriquement.

En 2004, le code de la famille marocain (la Moudawana) imposait le passage légal du mariage à 18 ans au lieu de 15. Mais, et c’est un paradoxe, ce texte même révisé n’interdit pas pour autant l’octroi de dérogations.

La présidente du Conseil National des droits de l’Homme, Amina Bouayach s’indignait déjà le 8 mars dernier, recensant plus de 40 000 unions/an avec des adolescentes, soit un mariage sur 10 au Maroc.

Une situation qui entraîne automatiquement des drames, violant l’intégrité physique des filles.

« Violences, négligence familiale et cas d’expulsion du domicile conjugal », autant de dérives courantes, pointées par le procureur du roi à Marrakech. Et ce, malgré avoir envoyé une circulaire en mars dernier exigeant des magistrats qu’ils « s’opposent aux demandes de mariages qui ne tiennent pas compte de l’intérêt supérieur du mineur » et de procéder à défaut à des audiences « propices à sensibiliser le mineur sur les méfaits que pourrait impliquer le mariage précoce, en faisant appel — le cas échéant — à des assistantes sociales”.

Pour rappel, selon un rapport de la banque mondiale (2016) : 60% des marocains vivent dans la pauvreté. 2,5 millions d’enfants, principalement des filles rurales, ne vont pas à l’école. 83% des femmes en milieu rural sont toujours analphabètes.

Le taux de mariage précoce des mineures atteint 16% de la population marocaine (contre 2 en Tunisie et 3% en Algérie). L’Indice de développement humain est tombé du 117ème rang (1995) au 126ème rang (2003).

Autant de facteurs qui contribuent à faire miroiter aux familles des jeunes filles mineures, une vie meilleure avec un homme qui a parfois l’âge de leur père, si ce n’est plus.

Sources : Banque mondiale, Tel Quel.