mardi 24 septembre 2024
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Marseille : un rapport très critique sur la gestion du logement de 2010 à 2018

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Dans un rapport rendu public cette semaine, la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur formule de vives critiques envers la gestion de la ville par la Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire métropolitaine (Soleam), entre 2010 et 2018. Rappelons qu’en novembre 2018, l’effondrement d’immeubles insalubres dans la rue d’Aubagne avait fait huit morts dans le centre-ville de Marseille.

La société, dont l’actionnaire majoritaire est la métropole Aix-Marseille-Provence (dirigée au début de cette période par le maire LR de Marseille, Jean Claude Gaudin), a réalisé des opérations globalement « très éloignées des ambitions affichées et des attentes, sans qu’elle puisse en être tenue pour l’unique responsable », note la Chambre régionale des comptes. Elle considère que « la mainmise totale des collectivités actionnaires sur la Soleam leur permet d’imposer des bouleversements incessants affectant les projets que cet opérateur a engagés et de s’accommoder de leur mise en sommeil pendant de longues périodes ».

Le rapport relève ainsi que les opérations d’aménagement-comme celle dite « Grand centre-ville », confiée à la société avec un budget de 230 millions d’euros-qui devaient initialement s’achever en 2020 ont été prolongées jusqu’en 2025. « Si quelques aménagements et équipements publics ont pu être réalisés, les objectifs en matière de logements étaient loin d’être atteints: sur les 1.500 logements nouveaux prévus initialement, 31 seulement avaient été réalisés fin 2018″ constate le rapport selon lequel « l‘opération de soutien aux requalifications des immeubles par les propriétaires privés n’a pas non plus donné de résultats probants ». Par ailleurs, « d’autres opérations, non prévues initialement, telles que la requalification de la place Jean Jaurès, se sont déroulées dans des conditions chaotiques », pointe-t-elle encore à propos de cet ancien parking transformé en aire de jeux mais vivement contesté par certains habitants.

« De ce fait, les coûts de gestion de cette opération (…) se révèlent particulièrement élevés au regard des chantiers réellement mis en oeuvre, des dépenses et recettes imputées à la concession » poursuit la Chambre régionale des comptes selon laquelle la Soleam « a répondu au coup par coup aux demandes de ses collectivités actionnaires, sans réelle vision stratégique de moyen terme ».