La manifestation de soutien à la Palestine, à l’appel de dizaines d’associations et de partis membres du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens a rassemblé, samedi 11 juin, plusieurs milliers de personnes à Paris.
De République à Place Clichy, le cortège a clamé sa solidarité au peuple palestinien. Les participants ont réclamé un cessez-le-feu immédiat et demandé au gouvernement français de cesser les livraisons d’armes et d’imposer des sanctions à Israël.
Des pancartes rendait hommage à Shireen Abu Akleh, journaliste palestino-américaine d’Al Jazeerah, tuée le 11 mai 2022 d’une balle dans la tête par un tir israélien alors qu’elle couvrait un raid israélien à Jénine, West Bank.
Tout au long du parcours, les manifestants ont scandé des slogans : « Enfant de Gaza, enfant de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine », « C’est pas une guerre, c’est un génocide », « Nous sommes tous des palestiniens »…
Un exode sans fin sous les bombes
1,7 million de palestiniens ont fui, plusieurs fois, le nord et le centre, à la recherche d’un abri vers le sud, notamment à Rafah, point de passage avec l’Égypte, Mais Rafah est actuellement sous les bombes.
Près de 150 000 personnes tentent donc à nouveau un repli vers le centre de la bande de Gaza, sans pouvoir trouver de refuge. « Aucun endroit n’est sûr » car l’armée israélienne continue ses frappes incessantes dans tout le territoire ravagé par la guerre.
« Plus aucune aide n’entre à Rafah », témoigne à France Info Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de la mission Médecins sans frontières (MSF) en Palestine, (…) aujourd’hui les deux seuls points de passage qui sont Rafah et Keven Shalom sont complètement fermés. (…) Aucun camion ne passe. Les Palestiniens n’ont plus de fioul, nourriture, médicaments ou encore d’équipements indispensables à la population de Gaza ».
Selon les chiffres de l’Unicef :
En Israël, depuis les attaques du 7 octobre, 7 500 personnes ont été blessées, 1 200 personnes ont perdu la vie dont 37 enfants. Au 7 mai, il est estimé qu’encore 134 personnes sont retenues en otage dont 2 enfants.
Dans la bande de Gaza, 34 375 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre, dont plus de 14 000 enfants et 9 000 femmes.
On décompte plus de 78 000 blessés dont 12 300 enfants.
Le bilan s’aggrave malheureusement chaque jour, des fosses communes ont été découvertes autour de Gaza où étaient enterrées des centaines de personnes et des milliers d’autres sont portées disparues.
À Gaza, un enfant est blessé ou tué toutes les 10 minutes.
Les enfants sont les premières victimes de cette guerre.
Face à la montée du fascisme, appel à faire front
Les associations participant à la manifestation ont parallèlement appelé à rejoindre le Village antifasciste devant le Panthéon en réponse à la manifestation identitaire du collectif du 9 mai (C9M).
D’abord interdite par la préfecture puis finalement autorisée par le tribunal administratif, le rassemblement fasciste s’est tenu à quelques centaines de mètres du village. De nombreux collectifs, syndicats, partis et organisations politiques se sont joint à un large front antifasciste.
Tous appellent à se regrouper en coordination sur tout le territoire pour « créer les conditions d’une riposte large et collective à cette montée de l’extrême droite ou aux droites imprégnées des mêmes idées brunes et qui propagent des discours et actes racistes et d’exclusion » et à se mobiliser pour « développer un réseau pluriel et multiforme de résistance pour défendre bec et ongles les idées de partage, de solidarité et d’égalité des droits ».
Hommage aux Manouchian
Après avoir évité le quartier Port Royal, mais en ayant croisé quelques crânes rasés, patibulaires, aux tee-shirts et tatouages révélateurs, nous arrivons Place du Panthéon.
Sur la façade du monument, de grandes affiches rendent hommage à Missak Manouchian, à sa femme Mélinée — tous deux récemment panthéonisés — et à ses camarades de résistance.
En dessous, les tentes des organisations disposées en cercle forment le Village antifasciste.
Vers 14h, le lieu est ouvert par un vibrant hommage aux résistants qui sonne l’alerte quant à la montée plus qu’inquiétante du fascisme décomplexé en Europe et dans le monde.
Les élections européennes sont proches et le danger de voir l’extrême droite, dont le RN à la stratégie trompeuse et racoleuse, s’installer dans les institutions est réel.
Librairies, stands et buvettes
Sur les tables, des autocollants, des brochures, des livres sur l’extrême droite… les militants échangent des conseils de vigilance et de résistance. Pour mémoire, les photos et les noms de personnes assassinées par l’extrême droite sont affichées. Plusieurs débats (sur les thèmes : Vietnam, Algérie, Palestine : passé et futur des guerres populaires de libération nationale, Fascisation de l’État et criminalisation des mobilisations, Offensive transphobe et instrumentalisation) ont lieu sous la tente principale devant un public attentif et majoritairement jeune.
Ce samedi 11 mai ensoleillé, des centaines de personnes — militants mais aussi parisiens, promeneurs et touristes — sont passées par le Village antifasciste.
L’événement s’est déroulé dans une ambiance solidaire, chaleureuse et ressourçante.
May Paname
Pour soutenir et rejoindre l’appel : https://www.ripostes.org/
*Les signataires de l’appel : AFA-Paris Banlieue, AG féministe Paris-Banlieue, Association des Ami.e.s de Maurice Rajsfus, Attac France, CGT-Paris, CNT-RP, la France Insoumise, FSU Paris, FTCR, Les Inverti-es, Jeune Garde Paris, MIRA, MNL75, NPA, L’Offensive, Parti de Gauche, Peuple révolté, Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS), Raccoon Kai Boxing Club, Saccage 2024, SAMBA, Samidoun, Tolbiac-FC, Tsedek !, Union Communiste Libertaire, Union Syndicale Lycéenne, Union Syndicale Solidaires Paris, Urgence notre police assassine, Urgence Palestine.
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