Chantage à Saint-Etienne : empêché de publier la suite de son enquête, Mediapart dénonce une «censure préalable».
Définitivement exclu du parti Les Républicains le mois dernier, la pression monte pour le maire Gaël Perdriau mis en cause dans une affaire de chantage à la vidéo intime. Sur son site internet, le média d’investigation annonce que la justice lui interdit de publier de nouvelles informations sur le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau. La justice a interdit à Mediapart de publier de nouvelles informations sur le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau après ses révélations de chantage présumé à la vidéo intime, a annoncé lundi le média d’investigations, dénonçant une «censure préalable sans précédent».
Selon le directeur de la publication de Mediapart, Edwy Plenel cette décision découle d’une «procédure très exceptionnelle» qui ne s’est «jamais vue sur le terrain de la presse». «Mediapart n’était pas informé de cette procédure et l’ordonnance a été prise par une juge sans que notre journal ait pu défendre son travail et ses droits», dénonce Plenel.
«Elle nous enjoint» de ne pas publier
«de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, appuyées notamment sur les mêmes enregistrements qui nous ont permis de révéler le scandale du chantage à la sextape dont a été victime son premier adjoint centriste, Gilles Artigues», poursuit Plenel.
«Cette censure préalable provient d’une décision prise dans l’urgence, sinon la précipitation, sans audience publique ni débat contradictoire, dans le secret d’un échange entre seulement deux personnes : l’avocat du demandeur et le président du tribunal», développe l’ancien directeur du
Monde.
«Nos avocats mettent en œuvre tous les recours juridiques possibles pour mettre fin rapidement à cette censure», souligne Plenel, en faisant le parallèle avec
une autre décision de justice prise début octobre par le tribunal de commerce de Nanterre.
Illustration : La Liberté de la presse, 1797 BnF, Estampes