Seule offre en lice, le projet de reprise du quotidien des Bouches-du-Rhône et du Var (hebdomadaire en Languedoc) par le groupe Maritima Médias a été présenté le 22 septembre au Tribunal de Commerce de Marseille.
Le quotidien régional « La Marseillaise », placé en liquidation judiciaire le 13 juillet, après avoir connu trois plans de suppressions d’emplois (en 2015, 2017 et 2018) va bénéficier d’une bouffée d’oxygène apportée notamment par la ville de Martigues, dans le cadre de la création d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif). Le principe de l’adhésion de la ville à la SCIC en cours de constitution et de la participation au capital a été adopté lors du Conseil municipal qui s’est tenu le 18 septembre. La majorité municipale (PCF-EELV-PS) a considéré que les SCIC qui permettent notamment d’intégrer des collectivités locales, « représentent des réponses innovantes pour des projets qui entendent concilier efficacité économique et nouvelles formes de coopération et d’utilité sociale ». La commune qui aura un représentant titulaire et un représentant suppléant a approuvé le principe d’entrer au capital de la SCIC à hauteur de 4800 euros (4800 parts), aux côtés d’autres collectivités comme la petite commune du Rove, aux portes de Marseille, de l’association des salariés et de l’association des lecteurs (« Amis de La Marseillaise »). La ville de Marseille (20 000 euros) et la région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur à travers une subvention de 100 000 euros seraient aussi parties prenantes.
Dans le cadre d’une convention entre la ville de Martigues et la SCIC, une avance sur compte courant de 284 200 euros sera versée pour une durée d’un an, renouvelable une fois. Cette avance sera remboursable au terme de la période.
« Maritima Médias », un partenaire majeur
En outre, la Société d’économie mixte locale Maritima Médias (revue municipale, télévision locale, radio et site internet) prendra une participation d’un maximum de 100 000 euros dans la société en cours de création qui reprendra les actifs des Éditions des Fédérés (éditrice du quotidien) et de l’association du mondial « La Marseillaise à pétanque ».
Selon le directeur de Maritima Médias, Thierry Debard, « les synergies sont évidentes : commerciales, événementielles » et le groupe « ambitionne également d’accompagner la transition numérique du journal ».1
Les autres financeurs du projet sont la Financière de la Ronzière (un fond de placement basé à Clermont-Ferrand), Médias et Publicité-Groupe Médias, HSP, la CCI et la SCIC.
La nouvelle société éditrice serait donc une SAS (Société à actions simplifiées) qui associerait Maritima Médias, les investisseurs privés précités et une SCIC qui regrouperait salariés du journal, association des lecteurs et collectivités locales désireuses de « soutenir le pluralisme de la presse ». Le quotidien régional La Provence avait renoncé à son offre de rachat.
La Marseillaise compte actuellement 53 salarié-e-s. Six emplois devraient être supprimés, notamment dans le secteur commercial, qui seraient remplacés par des rédacteurs. L’actuel PDG des Éditions des Fédérés, Jean-Marc Béhar, devrait céder sa place à un nouveau dirigeant. Il reste président de Médias et Publicité, entreprise spécialisée dans la communication des entreprises et des collectivités qui sera sociétaire de la SCIC en cours de constitution.
Le délibéré sur l’avenir du journal et de ses salariés sera rendu le 7 octobre. L’issue s’annonce favorable.
Morgan G.