Le président Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis 2003, a été réélu à la tête de la Turquie, dimanche, avec 52,2 % des voix. Malgré une profonde crise économique, rien ne semble affecter le reis, qui semble bien décidé à accentuer encore davantage les fractures de la société.
Économie exsangue, appauvrissement incontestable de la population turque ces dernières années, inflation galopante, gestion critiquée des séismes du 6 février… un boulevard semblait offert à l’opposition mais rien n’y a fait. Le reis avait la mainmise sur 85 % des médias nationaux alors que la Turquie pointe désormais à la 165e place (sur 180) du classement annuel sur la liberté de la presse de l’ONG. En l’espace d’un mois, entre le 1er avril et le 1er mai 2023, le président sortant a bénéficié de 60 fois plus de couverture médiatique que son principal rival sur la chaîne publique TRT Haber (TRT Info). En cumulé, cela équivaut à 32 heures d’antenne pour Recep Tayyip Erdoğan, contre 32 minutes pour Kemal Kilicdaroglu, selon des membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (RTUK).
avec AFP