Les injures de l’animateur Cyril Hanouna adressées sur C8 au député LFI Louis Boyard en novembre ont valu 3,5 millions d’euros d’amende à la chaîne.
La sentence est tombée. La chaîne C8 écope d’une amende de 3,5 millions d’euros après les injures de l’animateur Cyril Hanouna adressées au député de La France insoumise Louis Boyard. « Abruti », « bouffon », « tocard », « t’es une merde » : il y a trois mois, la séquence avait choqué et interpellé une grande partie de la classe politique. L’animateur Cyril Hanouna avait copieusement insulté le député LFI Louis Boyard dans l’une de ses émissions.
L’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) estime « que ces propos ont porté atteinte aux droits de l’invité, au respect de son honneur et de sa réputation » et que « cette séquence traduisait une méconnaissance par l’éditeur de son obligation de maîtrise de son antenne », écrit le régulateur des médias dans un communiqué. L’autorité de régulation considère notamment que Louis Boyard a été « explicitement empêché d’exprimer un point de vue critique à l’égard d’un actionnaire du Groupe Canal + ».
La ministre de la Culture s’indigne
Sur France Inter jeudi matin, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est de nouveau indignée des propos tenus par l’animateur de C8. Elle a jugé « inadmissible » que l’animateur de télévision Cyril Hanouna appelle à privatiser l’audiovisuel public. « Privatisez-moi ça. Non mais sans rigoler : quatre milliards d’euros qu’on donne de notre poche », avait affirmé l’animateur dans son émission sur C8 le 16 janvier, en référence aux 3,8 milliards d’euros de budget annuel de l’audiovisuel public.
La diatribe de Cyril Hanouna avait suivi des déclarations de Rima Abdul Malak, rappelant que le régulateur de la télévision, l’Arcom, pouvait supprimer la fréquence mise à la disposition des chaînes comme C8 si elles ne respectent pas leurs obligations.
« Il y a des obligations à respecter. Il y a déjà eu une vingtaine d’interventions de l’Arcom, depuis 2019, pour C8 et CNews. Au bout de combien d’interventions l’Arcom pourra-t-elle dire à quel degré les obligations ne sont pas respectées ? C’est le rôle de l’Arcom », ajoute la ministre. Le régulateur doit également se prononcer sous peu sur une autre séquence qui avait choqué en décembre, impliquant des propos anti-musulmans d’un chroniqueur de CNews.