Dans un rapport dévoilé aujourd’hui, Amnesty International révèle comment le bureau égyptien du procureur général de la sûreté de l’État poursuit en toute illégalité des milliers de personnes en vue de faire taire les voix critiques envers le président Abdel Fattah al-Sissi. Le rapport d’Amnesty International, intitulé « état d’exception permanent« , s’appuie sur 138 témoignages d’hommes et de femmes qui ont été arrêtés arbitrairement, certains pour avoir participé à des manifestations, d’autres pour avoir diffusé des messages sur les réseaux sociaux.
Les ONG dont Amnesty International estiment que plusieurs dizaines de milliers de personnes sont ainsi détenues arbitrairement en Egypte. Les accusés ne sont jamais informés de leurs droits ou du motif de leur arrestation. Leurs avocats sont parfois la cible de menaces et peuvent être eux aussi arrêtés.
« J’ai été torturé, fouetté, électrocuté et mis à l’isolement », raconte Ayman. « Parfois il y a même eu des sévices sexuels… C’est trop difficile pour moi d’en parler. Peut-être qu’un jour, j’y arriverai mais je n’en suis pas encore là… Une fois, dans une prison (je ne me souviens plus laquelle), il y avait des mineurs. »
Ayman a fait une demande d’asile en France où il vit depuis un an. Aujourd’hui, il souhaite adresser un message aux autorités françaises : « La France, pays des droits de l’Homme, sait très bien ce qui se passe en Égypte. Qu’attendez-vous pour agir ? Le peuple égyptien subit des violations criantes de ses droits. Aucun droit ni liberté fondamentale n’est respecté.«
Ayman accuse la France d’agir comme une complice de ces actes. « Cette répression est menée grâce à la technologie française, et à des armes françaises. Est-ce que vous allez continuer à soutenir cette dictature ?