C’est aussi un des effets de la pandémie du Covid-19: le bateau de SOS Méditerranée, Ocean Viking, est actuellement  à quai à Marseille, ville qui fut le port d’attache de son prédécesseur L’ Aquarius.

 

Le navire qui recueille à son bord les exilés au large de la Libye a du faire escale à Marseille, le temps pour les équipes de SOS Méditerranée d’adapter leurs opérations au contexte exceptionnel lié à la pandémie. Pour SOS Méditerranée, en effet, celle-ci « entraîne de graves perturbations dans l’accès aux services médicaux et logistiques dans la plupart des pays européens, tout comme elle désorganise totalement le monde maritime : impossibilité de relèves d’équipage, ports fermés, bateaux en quarantaine » …

« Des mesures extraordinaires avec la fermeture des frontières européennes ont également été prises ». Dans ce contexte particulier qui évolue rapidement, SOS Méditerranée considère que sa responsabilité est « d’évaluer la situation afin de pouvoir repartir en mer dans des conditions qui garantissent la santé de nos équipes, celle des personnes que nous secourons ainsi que la sécurité de notre mission ».

« Nous ne quittons pas des yeux la Méditerranée »

Malgré toutes ces difficultés, « nous ne quittons pas des yeux la Méditerranée » souligne l’association. Car si les feux médiatiques sont actuellement quasi exclusivement braqués sur la maladie, « l’urgence humanitaire continue en Méditerranée centrale » rappelle SOS Méditerranée, « alors qu’il n’ y a actuellement aucune ONG, ni moyen de recherche ou de sauvetage dédié, des hommes, des femmes, des enfants continuent de fuir la Libye sur des embarcations impropres à la navigation ». Lors du week-end des 14 et 15 mars, « plus de 400 personnes ont été interceptées et renvoyées en Libye, pays qui n’est pas un lieu sur ».

A terre, les bureaux de l’association sont fermés et « tous les événements qui supposaient des rassemblements physiques sont reportés ou annulés en accord avec les mesures de confinement ». SOS Méditerranée poursuit néanmoins son travail à distance et « engage une réflexion avec les équipes bénévoles afin de développer de nouvelles formes de mobilisation citoyenne via le numérique », tout en faisant part de sa détermination à  » sensibiliser l’opinion publique sur la situation dramatique en Méditerranée chaque fois que nous pourrons être entendus « .

Espérons que cela puisse être le cas par les temps qui courent où la rhétorique guerrière est dans tant de bouches…

Morgan G.

Voir aussi : Migrants, Politique de l’immigration, Méditerranée

JF-Arnichand Aka Morgan
"Journaliste durant 25 ans dans la Presse Quotidienne Régionale et sociologue de formation. Se pose tous les matins la question "Où va-t-on ?". S'intéresse particulièrement aux questions sociales, culturelles, au travail et à l'éducation. A part ça, amateur de musiques, de cinéma, de football (personne n'est parfait)...et toujours émerveillé par la lumière méditerranéenne"