Le temps est venu de le dire, les directions proches du PCF, ont géré de manière autocratique le journal La Marseillaise avec beaucoup d’opacité et très peu de compétence en gestion. Elles n’ont jamais démontré leur volonté de prendre leurs responsabilités, sociales et économiques.

La mutation et la crise du secteur de la presse qui s’intensifient aujourd’hui étaient prévisibles. Depuis plus de dix ans le SNJ CGT interpelle la direction sur la stratégie de l’entreprise et notamment sur la nécessité de renforcer la cohésion inter-service, d’adapter nos méthodes de travail aux mutations technologiques et commerciales et de produire une information de qualité qui tienne compte de notre lectorat.

Le bilan de la SA SEILPCA, l’ancienne société, était déjà accablant. Il s’est terminé par un dépôt de bilan, le licenciement de 91 salariés et un passif de plus de 10 M €. Celui du repreneur (ami) la société Les Editions les Fédérés que nous avions soutenu face à une offre concurrente lors de la cession en avril 2015, est tout aussi affligeant.

On a substitué à l’absence de stratégie, le retour au centralisme, et la gestion de la décroissance avec l’abandon de nos zones de diffusion, la fermetures des agences, le passage de six éditions à trois puis à deux pour finir à une.

En moins de trois ans nous avons assisté à une valse des dirigeants. Pas moins de quatre DG se sont succédés pour aboutir à une chute vertigineuse du chiffre d’affaire, à une gestion qui a pris le personnel comme variable d’ajustement, avec deux PSE et un traitement honteux des salariés. La dette actuelle est estimée à 7 M € et devrait s’alourdir. On continue aujourd’hui, à brader les derniers actifs de l’entreprise.

Face à ce constat, bien conscients que c’est l’existence même du titre qui est en train de se jouer, un collectif de journalistes s’est entouré de membres de la société civile pour travailler à une alternative face au naufrage annoncé.

Il s’agit de conserver les valeurs de gauche de La Marseillaise comme héritage,  en s’appuyant sur la vocation démocratique du métier de journaliste. L’association La Marseillaise en commun entend définir une approche politique nouvelle, à la fois ouverte sur la société civile et respectueuse de la fonction politique.

Il s’agira notamment de s’intéresser davantage aux préoccupations des lecteurs et acteurs du monde social plutôt qu’aux électeurs. De réinvestir le champ  politique territorial, en développant des collaborations rédactionnelles avec les pays méditerranéens, sans se couper des enjeux nationaux, européens et internationaux. Fort de notre expérience, nous axerons nos regards sur l’art de gouverner plutôt que sur celui de se faire élire.

Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu’au sommet d’une montagne d’où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir.

La vocation de La Marseillaise en commun et de faire revivre cet espoir ensemble dans le cadre de l’Economie Sociale et Solidaire.

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Merci.

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Après des études de lettres modernes, l’auteur a commencé ses activités professionnelles dans un institut de sondage parisien et s’est tourné rapidement vers la presse écrite : journaliste au Nouveau Méridional il a collaboré avec plusieurs journaux dont le quotidien La Marseillaise. Il a dirigé l’édition de différentes revues et a collaboré à l’écriture de réalisations audiovisuelles. Ancien Directeur de La Maison de l’Asie à Montpellier et très attentif à l’écoute du monde, il a participé à de nombreux programmes interculturels et pédagogiques notamment à Pékin. Il est l’auteur d’un dossier sur la cité impériale de Hué pour l’UNESCO ainsi que d’une étude sur l’enseignement supérieur au Vietnam. Il travaille actuellement au lancement du média citoyen interrégional altermidi.