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Galerie Iconoscope. L’effet papillon de Benoît Pype

5 avril 2021 @ 14:00 - 5 juin 2021 @ 19:00

Benoit Pype l’effet Papillon.

L‘aléatoire contrôlé de Benoît Pype construit une esthétique de la décélération.(extraits)

Marc Pottier, art curator basé à Rio de Janeiro

Faisant appel à un ‘aléatoire contrôlé ‘ à la limite de nos perceptions et de l’invisible,
les œuvres de Benoît Pype invitent à concentrer notre attention. Sa thèse de doctorant
à l’Université Paris Sciences et Lettres sur ‘La perception lente : pour une esthétique
de la décélération’ et l’exposition L’effet papillon à la galerie Iconoscope à Montpellier
en avril prochain, permettront de mieux cerner la profondeur visionnaire de cet artiste
humaniste.

Critique de la dissémination de l’attention
Son œuvre sculpturale investit des formes invisibles et anodines du quotidien
et les manifestions quasi-imperceptibles des changements éphémères et fragiles
de leur matière, telles que l’eau, la poussière ou les brins d’herbe.
La quête de Benoît Pype sur ce que certains pourraient qualifier de « dérisoire »
n’est pas celle de l’infiniment petit, mais bien une critique à la fois poétique,
scientifique et politique ; c’est aussi l’expression raisonnée d’ « un certain diagnostic
actuel qui identifie une crise de l’expérience esthétique, consécutive à une
dissémination de l’attention
 ».

La coalescence, ou la vision singulière de la recherche-création
Cherchant à faire converger science et philosophie, son ambition de ‘coalescence’
est développée à dessein pour se charger de motifs (au deux sens du termes) poétiques : 

« En science physique, explique le doctorant au sein du programme
“Sciences, Arts, Création, Recherche” de l’Université Paris Sciences et Lettres ,
la coalescence est ce phénomène par lequel deux substances identiques, mais
dispersées, ont tendance à se réunir. Si l’art et la science ne sont pas identiques,
je désigne par extension métaphorique les rencontres et convergences possibles
entre un artiste et des scientifiques au sein d’un laboratoire de ‘microfluidique’.

Ce contexte de recherche est en effet le lieu d’une mise en commun des outils,
dont je détourne les usages, mais aussi de collaborations, d’un partage d’idées
propre à la vie du laboratoire. Il est important de souligner que ce principe de
coalescence, bien qu’il insiste sur la rencontre et la mise en commun,
n’efface pas pour autant les différences, les distinctions entre l’art et la science.
Il s’agit avant tout d’un point de vue, d’une vision singulière de la recherche-création. 
»

Pour une esthétique de la décélération
Devant l’hyper accélération de notre rythme de vie, de l’histoire, de la culture,
de la société, voire du temps lui-même, faut-il se (re)connecter au monde
en débranchant ce qui nous en éloigne ? Dans une société où les sens
et la pensée sont sur-sollicités, la modernité tend à vouloir tout contrôler,
y compris ce dont on ne peut disposer, créant un sentiment d’univers
inaccessible. Rompre cette « famine temporelle » constitue la dynamique
de sa thèse de doctorant intitulée « La perception lente : pour une esthétique
de la décélération
 ».

Dans un contexte de profonds bouleversements écologiques, l’impérieuse
nécessité de construire un rapport nouveau à notre environnement doit
s’appuyer sur une ‘écologie de l’attention’.  « Je pars de la théorie de
l’accélération sociale du philosophe allemand Hartmut Rosa (1965-).
Les travaux du théoricien suisse Yves Citton (1962-) m’ont aussi marqué.
Ils orientent ma réflexion actuelle quant à l’émergence des écologies de
l’attention. D’autres auteurs alimentent ma recherche, notamment au
romancier et critique d’art Gilbert Lascault (1934-) et son esthétique
dispersée, ou encore Thimothy Morton (1968-) et ses hyper objets
…C’est un peu disparate, mais je préfère voir ces influences comme un
réseau d’idées, une nébuleuse, plutôt qu’une droite ligne du mentor au disciple
 »
commente-t-il. …

… Un jeu d’images ralenties pour notre hyper-attention
Mais lucide, Benoit sait bien que notre modernité est gourmande de vitesse.
Et n’hésite pas à y répondre. Dans sa série vidéo des “Ballets furtifs
il met en scène des fluides en mouvement, des formes éclatées dynamiques
et simultanées, propices à activer notre « hyper-attention ».  L’origine de ce
projet s’appuie sur une hypothèse scientifique qui énonce que la vie soit apparue
il y a quatre milliards d’années dans une goutte d’eau. L’’exploration d’une simple
goutte pourrait ainsi peut-être nous révéler les signes de l’histoire des formes
et de l’humanité. A travers l’usage d’une caméra rapide, le travail permet de
dévoiler des formes dont les contours résonnent avec l’histoire de l’art.

Sa série de vidéos “L’Effet papillon“ dévoile les formes de l’eau engendrées
par une impulsion filmée à très haute vitesse (10000 images par seconde) en
laboratoire. Invisible à l’œil nu, l’évènement dure 30 millisecondes et laisse
apparaître de mystérieuses figures. « Tout l’enjeu ici est de prendre la mesure
de notre capacité à moduler notre attention, à osciller d’un régime à l’autre,
à l’heure où celle-ci est largement instrumentalisée au sein d’une économie

de l’attention très bien analysée par Yves Citton, ou le philosophe français
Bernard Stiegler (1952-2020)
» donne-t-il comme exemple.

Quels sont les songes provoqués par la décélération et les observations
des phénomènes presque imperceptibles proposés par Benoit Pype ?
A vous d’expérimenter, prenez le temps !

 

Benoît Pype est né à Rouen en 1985. Il vit et travaille à Paris. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Montpellier
et de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, il est actuellement doctorant au sein du programme
“Sciences, Arts, Création, Recherche” de l’Université Paris Sciences et Lettres, coodirigé par l’EnsAD et Ecole Supérieure
de Physique Chimie Industrielle de Paris.

Expositions récentes :
2020 Chambre d’embarquement / Galerie HUS avec Laurent Derobert
         Les Ballets Furtifs / La Scala / Paris
         Le Cabaret du Néant / Frac île-de-france, le château / Parc culturel de Rentilly
         De(s)rives#3 / Galerie Aline Vidal / Paris- Archimède / Port de l’Arsenal, La Bastille / Paris

L’article de Marc Pottier dans son intégralité  : 
https://singulars.fr/culture/ses-performances-artistiques-interrogent-les-changements-en-cours-dans-la-societe-et-notamment-sur-les-bouleversements-amenes-par-le-numerique-en-particulier-ses-acces

I  C  O  N  O  S  C  O  P  E
Tel : +33(0)6 20 36 57 47                                                 
mercredi, jeudi, vendredi, samedi 14 h – 19 h

Les visites de l’exposition seront limitées à 6 personnes, ensemble, avec port du masque.
Du gel hydroalcoolique sera à votre disposition.

Détails

Début :
5 avril 2021 @ 14:00
Fin :
5 juin 2021 @ 19:00
Catégorie d’Évènement:

Lieu

Iconoscope
25 rue du faubourg du Courreau
Montpellier, 34000
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