Denis Lavant est un comédien de théâtre et de cinéma, il s’est formé aux arts du cirque et du clown. De tous les arts qu’il pratique, Denis Lavant préfère avant tout le théâtre, pour son essentialité. Après avoir rencontré Frédéric Jacques Temple à Toulouse en 2000, il entretient avec le poète une amitié spirituelle. Répondant à son invitation il vient à Montpellier pour parler de Blaise Cendrars. Il participe à un documentaire qui lui était consacré. Denis Lavant cultive « un rapport poétique à la vie » qui se passe de cérémonie. Aux questions posées par Jean-Marie Gavalda pour le Midi libre1 Denis Lavant répond sans langue de bois, ce qui est tout à fait à son honneur.
Qu’aimiez-vous chez lui ?
C’était un homme qui incarnait complètement la poésie. Il ne faisait pas du tout partie du cénacle parisien.
C’est important un festival comme le Printemps des Poètes ?
Je suis mitigé. J’ai été parrain d’une édition mais très mal reçu. J’avais l’idée naïve d’établir un pont entre la poésie de Villon et celle de certains rappeurs, notamment la slameuse Casey, une poétesse extraordinaire qui sculpte ses phrases avec une énergie incroyable. Mais je me suis fait mal voir par des poètaillons parisiens grotesques et snobs. Le Printemps des Poètes participe à la circulation de la poésie et c’est très bien. Mais c’est aussi un peu artificiel. Qu’on décrète des dates pour la poésie, comme pour le jour de la musique, ça m’emmerde. Pour moi, la poésie c’est tout le temps ! Ce qui ne m’empêche pas de participer au Printemps des Poètes depuis le début.